Imaginez un petit resto sympa. Je suis avec mes copines, nous déjeunons, et chacune de raconter son été. Et puis d’un coup, je me dis, mince qui a mit le chauffage ? Pouvez pas pousser la clim à fond ? Je transpire tellement d’un seul coup ! Sauf que, je suis la seule autour de la table à sentir ce réchauffement climatique ! Et plus ça va, plus j’ai l’impression de me trouver dans un bain de friture. Vous vous souvenez de cette scène où Indiana Jones est attaché à un tronc d’arbre et inexorablement glisse vers la fournaise tandis qu’un débile cicatrisé ricane pas loin ? Ben Indiana Jones, c’est moi ! Mes joues sont en feu, j’ai le front moite, mes bras transpirent. Grosse bouffée sudationnaire !
Faut-il paniquer ? Est-ce là un signe péri ménopausien ? Mon corps si jeune pourtant serait-il en train de me trahir ? Si oui, c’est loin d’être amusant. Sinon pour quelle autre raison mon thermostat corporel dysfonctionnerait ? Moi qui, il y a quelques mois, vous clamais haut et fort que mon corps était un temple dont j’étais la déesse, voilà que je me transforme en spa ! Ça devient sauna à toute heure et de préférence quand ça m’arrange le moins. J’ai des sautes d’humeur, je suis irritable, mon système nerveux s’emballe, mais qui suis-je d’un seul coup ?
Remarquez, ça ne fait ricaner personne autour de notre table. Parce que, voyez-vous, c’est sournois cette bouffée là ! Nous sommes TOUTES concernées, sauf que pour certaines une bouffée comme ça, c’est comme un séjour sous les Tropiques. Le problème quand on habite déjà sous les Tropiques, c’est que ça ressemble alors à un court séjour dans le désert ! Sans gourde d’eau !
Fatiguée de cette métamorphose, je me suis mise à la recherche du remède miracle. Genre petites herbes grâce à qui, d’un seul coup d’un seul, tu retrouves ton temple de déesse. J’ai essayé la sauge, la fleur de trèfle, le rhizome de Cimicifuga, la poudre de Maca et je sens que je vais me mettre au hanneton desséché faute de résultat flagrant. On m’a même conseillé de faire d’avantage d’exercice et là, c’est un sans faute évidemment, parce quand on s’agite par 36 degrés, il est certain qu’on ne fait plus la différence entre une bonne suée physique et une bouffée de chaleur !
Dans l’ensemble, j’ai tout de même décidé de garder mon sens de l’humour. Sauf qu’il y a des moments où on n’a pas trop envie de rire. C’est seulement après, en racontant ses aventures à ses copines, que là on s’en paye une bonne tranche. Un peu comme ce samedi de la semaine dernière, quand Monsieur 3xrien m’a accompagnée dans une boutique de robes de soirée.
J’en avais repéré une dans la vitrine et je voulais son avis. Histoire de ne pas ressembler à une grosse meringue à la prochaine soirée. Problème, la vendeuse n’a pas ma taille. Qu’à cela ne tienne, je tente la taille en dessous. On ne sait jamais, avec tout ce sport que je fais par semaine, on peut bien espérer un miracle ! Je passe donc dans la cabine d’essayage et tente de me glisser dans une robe dont le haut fort perlé me va très bien…juste le haut ! Le reste de la robe reste bouchonnée sur mes épaules. Résignée, je décide de sortir de cette robe qui visiblement a été coupée pour un insecte brindille. Et là, je réalise avec effroi que je suis coincée ! Impossible de m’en sortir. Le haut trop perlé est tellement rigide que je ne peux même pas bouger un bras. Il faut passer au plan B : demander de l’aide !
Deux cas de figure se présentent. Pour garder ma dignité, j’appelle Monsieur 3xrien à l’aide. Ça fait plus de 20 ans qu’on se connaît, la culotte de Grand-mère que je porte (évidemment ce jour là !!) ne l’effrayera pas et on pourra en ricaner tous les deux le soir même autour d’une petite ambroisie. Je n’ose pas. On est en Malaisie, pays musulman, où comme je vous l’ai expliqué la semaine dernière les démonstrations d’affection en public ne sont pas encouragées. Alors pensez donc dans une cabine d'essayage !
Je me résigne donc à montrer à la vendeuse qui commence à s’impatienter ma culotte ultra pas sexy. Seulement plus j’y pense, plus je me vois, p’ove idiote coincée dans ma robe, et plus la bouffée de chaleur monte. Le tissu de doublure en satin me colle à la peau, je dégouline des épaules, je ne ressemble plus à rien !
Pour terminer cette histoire, la vendeuse est venue me libérer et je pense qu’une semaine plus tard, elle en rit encore ! Alors voilà, l’Indiana Jones que je suis devenue lance un grand appel au secours. Que me reste t-il comme espoir à part le hanneton ?