Un Cocon... sans papillon !
Lors du dernier séjour de Cadette dans mes pénates provençales, nous avions décidé de nous lancer dans la confection de la veste Cocoon de Sew Different.
De mon côté, pas de souci. Un chouette lainage attendait sagement son heure, frétillant presque à l'idée d'être coupé. En revanche, pour Cadette, la chasse au tissu idéal s'est presque transformée en une véritable épopée, digne d'une quête du Graal, avec moins de chevaliers et plus de rouleaux de tissu à considérer.
Si vous avez cliqué sur le lien donné plus haut, vous aurez sans doute écarquillé les yeux en découvrant que ce patron est payant... alors que sur mon Site de Perdition, il est répertorié comme gratuit. Hérésie ? Arnaque ? Que nenni... il fut gratuit mais seulement pour un temps. Le coup classique. Et là, j'entends déjà les esprits affûtés murmurer : "mais alors... aurait-elle osé... PAYER !".
Je tiens beaucoup à ma réputation de radine patentée mais je sais, parfois, que même les plus inflexibles des principes vacillent face à une jolie coupe et un tissu qui n'attend que cela. Mais c'est là que Cadette est intervenue. Car figurez-vous, cette maligne n'avait pas laissé passer l'aubaine ! Elle avait dégainé son clic salvateur et téléchargé le patron à l'époque bénie où il était encore gratuit.
De ce fait, il était logique que Cadette ait la priorité. Et puis, soyons honnêtes, observer quelqu'un d'autre essuyer les plâtres avant de se lancer, est une stratégie qui a fait ses preuves. Cadette s'est donc attaquée à la découpe de sa veste sous mon regard attentif et légèrement machiavélique (si elle se plante, je saurais quoi éviter !). Heureusement, la realisation ne présentait pas de piège sournois même si nous n'avions pas d'explications détaillées.
Au premier essayage, ce fut le drame. Mais qui bon sang lui a fait des bras si courts ? Cadette luttait presque pour atteindre ses poches. Si nous avions seulement réalisé notre erreur plus tôt, nous nous serions épargné beaucoup de travail. Mais comme disait ma Grand-Mère, faire et défaire, c'est toujours travailler. La frustration était immense mais pas catastrophique. Donc, on reprend tout et on recoupe.
Sauf que... deuxième drame. En remontant les pièces du bas de la veste, je commets l'erreur fatale ! Dans un élan de confiance totalement injustifié, j'intervertis les pièces et la veste de Cadette perd ainsi son effet bulle qui en faisait tout son charme. Autant dire que c'est un constat accablant. Une erreur de débutante qu'à mon âge, je ne devrais plus faire. Cadette, quant à elle, encaisse le coup et se demande même si elle ne devrait pas plutôt se mettre au tricot.
Mon esprit est maintenant un peu flou et il me semble - mais vraiment alors en toute incertitude - que d'autres petits soucis ont jalonné notre périple. Tout ce chaos aurait-il débuté car Cadette voulait un col châle et que sa veste se ferme ? Une chose est sûre, je suis contente que le col n'ait jamais vu le jour. Soyons honnêtes, je ne voulais pas être responsable d'un carnage textile. Me lancer dans un col châle, sans patron, était une idée à haut risque. Vu que la poisse nous collait déjà aux basques, mieux valait ne pas tenter le diable. Nous avons donc opté pour un petit col droit tout simple. Par contre, pour modifier le devant et le système de fermeture, aucun souci.
Vous l'aurez peut-être remarqué, jusqu'à présent, je ne vous ai montré aucune photo de la veste de Cadette mais uniquement la mienne. J'aime entretenir le suspense et une touche de mystère pimente toujours un récit. Si je devais me contenter de vous conter la réalisation de ma veste, cet article tiendrait en trois lignes ! Tout s'est déroulé avec une simplicité déconcertante. J'ai des bras de longueur standard, la coupe me convient parfaitement et je n'ai ressenti aucun besoin de modifications. Même l'absence de boutonnage ne me perturbe pas une seconde. En revanche, il y a un détail qui m'a fait passer de l'extase à la désillusion : Le tissu ! Ce lainage qui m'avait tant séduite à l'achat, s'est révélé être un enfer à repasser. Un vrai rebelle. Il refuse obstinément à se laisser dompter sous la chaleur du fer.
Et la doublure de la veste ! Parlons-en. Voilà un sujet qui semble simple en théorie mais qui, dans la réalité peut rapidement se transformer en un véritable cassé-tête chinois. Lorsque Cadette m'avait demandé s'il était possible de rajouter une doublure à sa veste, je n'y avais vu aucun inconvénient.
Vous êtes-vous deja retrouvé au milieu d'un terrain de boue avec une carte déchirée ?
Cadette et moi avons cru y perdre la raison. Un véritable enchevêtrement, un dédale où on ne retrouve plus la sortie, un séjour dans une administration française où l'on aurait jamais le bon bout de papier, une maison qui rend fou !!! Pour finir, c'est ce tutoriel très bien expliqué qui nous a sauvé la vie.
Mais même avec la doublure, Cadette a trouvé sa veste un peu morne et dépitée et a alors suggéré une petite touche décorative. Alors, ça, c'était pas dans le cahier des charges ! J'ai quand même joué le jeu et il en valait nettement la chandelle. Sa veste est devenue une pièce unique et a vraiment pris vie. Et contre toute attente, je la trouve beaucoup plus originale que la mienne.
Qu'en pensez-vous ?