Cela faisait déjà quelques mois que ma Sœur Jumelle et moi regardions du côté du Farmer’s Wife, ce quilt composé de 100 et quelques blocs.
Et vas-y que je te surfe le Net à la recherche d’inspiration, de gammes de couleur, de conseils avisés ! C’était inévitable ! Et puis rappelez-vous que j’avais déjà commencé une autre version l’année dernière, celle du Civil War Diary Quilt. Je n’étais pas allée bien loin mais j’avais conservé ma maigre production pour des jours meilleurs. Et bien les voici arrivés ces jours meilleurs !
C’est donc en tandem que ma Sœur Jumelle et moi vous proposons de nous suivre. Je reste sur ma version Civil War ayant déjà acheté à prix fort la bible qui va me permettre de réaliser et de finir en temps record cette merveille de la culture amerloque tandis que ma Sœur Jumelle se lance, elle, dans la version campagnarde du Farmer's Wife.
Le Net foisonne de conseils et d’exemples de ce qui a déjà été fait et ne sera plus à refaire mais j’ai trouvé, pour aider celles qui débutent, un blog ICI qui vous tient la main pour les débuts du Farmer's Wife. Je tiens à vous assurer que l’achat des gabarits en plastique hors de prix n’est nullement obligatoire et que le carton découpé fait tout aussi bien l’affaire. Mais si vous ne savez pas quoi faire de vos sous… Et puis, il y a aussi le blog d’Un Atelier à la Montagne, qui lui, non seulement présente le Farmer’s Wife mais également le Civil War.
Mon objectif est de faire 3 à 4 blocs par semaine et de vous les présenter en traduisant les pages du journal qui accompagnent chaque bloc. Chose que j’avais déjà commencé à faire pour mes premiers blocs. Premiers blocs d’ailleurs, que je n’ai pas gardés. Vous allez me prendre pour une folle mais en les regardant de plus près, j’y ai vu des défauts, des coutures qui ne s’alignaient pas, des pointes coupées. Il a donc fallu que je recommence. Et surtout depuis que j’ai découvert le tuto Moda qui permet de faire des coutures de pro, je n’ai aucune excuse.
On m’a toujours dit que toutes les coutures d’un patch devaient être repassées dans le même sens. Et bien que neni. En alternant le sens de repassage des coutures, celles-ci s’emboîtent et ca glisse tout seul sous le pied de biche. Plus de gros pâtés, de coutures décalées. Un miracle ! Le tuto est en briton mais les photos sont très claires.
Forte de cette nouvelle expérience, me voici donc à nouveau lancée dans cette aventure. Je ne vous dis pas que je ferai les 120 et quelques blocs proposés mais une bonne soixantaine me suffira pour faire un bel ouvrage. Commençons donc par quelques blocs tirés du journal de Cora Owens Hume.
Lorsque Cora commence à écrire son journal en janvier 1863, elle a 14 ans. C’est une enfant studieuse qui prend ses études très au sérieux.
Infortune (bloc revu et corrigé)
15 avril 1863
M. George Moss lui a écrit que sa maison a entièrement brûlé, avec tout ce qu’il possédait - même ses documents les plus importants – rien n’a pu être sauvé. Cet endroit était magnifique et la maison possédait 16 pièces et deux grandes salles de réception. Pa dit que sa ferme est l’une des plus belles du Kentucky. On pense que c’est un nègre ou des Yankees qui y ont mis le feu car selon rumeur, ils en voulaient au Capitaine Moss. Je pense que ce malheur l’a frappé car il faisait du commerce d'esclaves. Sa propriété n’était pas assurée. Elle ne l’est que depuis peu. J’ai vu imprimé dans le Louisville Democrat du 3 avril une liste des Confédérés qui sont morts récemment à l’hôpital de la ville et le Lieutenant était sur cette liste, mais ils ______hommes mais pas son régiment, mais je pense qu’il s’agit de M. Tom Moss car je me souviens que Myra a dit que c’est peu de temps après la « Bataille de Murfreesboro » qu’il a été amené à Louisville. Pa a essayé d’entrer dans « l’hôpital » pour voir si certains de nos amis étaient là, mais à ce moment là, tous ceux qui désiraient entrer devaient prêter serment. Je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer en lisant cela. De penser qu’un des rebelles de Columbus est mort si près de nous et de l’ignorer. Tout le monde l’ignorait. Le Lieutenant Moss est décédé à l’hôpital de Louisville City.
Visite en ville
23 mai 1863
Comme Ann ne se sentait pas assez bien pour faire quoique ce soit, j’ai nettoyé les deux chambres ce matin et je suis descendue aux chariots avec Sallie car elle partait en ville dans l’un d’eux. M. Hardin qui était là m’a dit que si j’allais chez Mme Brannons, il irait chercher son journal du matin pour que je le rapporte à Pa. Donc j’y suis allée. M. Brannon et M. McMycle nous ont accompagnés jusque chez Mme Thatchers. Je suis rentrée à la maison prête à repartir en ville ce que j’ai fait à 3 heures. M. Brannon m’a donné un beau bouquet aujourd’hui. J’ai rendu visite à Margaret Gray mais elle était chez Mme Kennedy. Puis je suis allée chez Mme Smith au coin de la 5eme rue et Green mais elle était partie danser avec Blanche Smith, donc j’ai fait mes courses et je suis allée chercher Sallie. Je suis rentrée à cheval et en arrivant à la maison, j’ai croisé Mary Brannon et M. Cannon. Ils veulent que je les accompagne au canal ce soir mais je n’en ai pas envie. Ils m’ont suivi jusque chez Mme Kennedy, chez qui nous sommes restés quelques instants mais ne sommes pas descendus de cheval. M. Gray était là ainsi qu’une autre fille mais il ne nous la pas présentée. Mollie Gray se trouvait là également et je pense qu’elle s’est moquée de nous en permanence car elle a commencé à rire dès que nous sommes arrivés et essayait de convaincre les autres filles d’en faire autant. Cela m’est complément égal car elle n’a aucune raison de rire de moi.
Baptême (bloc revu et corrigé)
24 mai 1863
Emma est partie vers 9 heures. J’ai étudié mes leçons d’école et de catéchisme jusqu'à l’heure du dîner, après quoi je suis allée au catéchisme avec Emma qui est venue me chercher. Nos leçons étaient extrêmement intéressantes aujourd’hui. Actes 2nd Chapitre, verset 1-13. Après le catéchisme, je suis allée chez Madame Thatchers pour le baptême auquel assistaient Madame Wells, Monsieur Bridgeford et plusieurs dames. Monsieur Lilly, Helen Thompson et Madame Penegrass étaient les parrains. Emma ne voulait pas être baptisée, mais elle s’y est pliée de bonne grâce. Elle a été baptisée Mary Emma, Ada-Ada Cannon, Lucy-Lucy Cutter d’après une belle de New York, une connaissance de Madame Thatchers et de Monsieur Eddie-E. Edward Meredith. La cérémonie qui était charmante, s’est déroulée au coucher du soleil, sous la direction de Monsieur Wells. Oh comme j’aurais tant aimé être assez bonne pour devenir un membre de l’église et pouvoir être baptisée par Monsieur Wells, comme je l’ai été lorsque j’étais bébé. Je suis résolue, à partir de maintenant, à essayer d’être parfaite aux yeux de Dieu et des hommes. J’aurai 15 ans en juin prochain et 15 ans c’est déjà une longue vie. Mary Brannon dit qu’elle ne veut pas encore renoncer aux plaisirs du monde, mais je ne considère pas la religion sous cet angle. Il n’est pas question pour moi de rejoindre l’église même si on me donnait une raison suffisante de la faire et il est préférable de ne pas trop en parler.
Premier prix
18 septembre 1863
Ce matin, Ma est allée chercher Mme Crutcher pour lui demander de l’accompagner à la foire. Elles sont parties et ont fait une halte sur le champ de foire. Mme Crutcher est venue à la maison pour le dîner mais a laissé Miss Lucy Baber et les enfants à la foire. Il a fait très froid toute la journée. Je suis allée à l’école puis je suis allée à la foire. Miss Lucy, Nellie et C. sont rentrées à la maison avec moi. Elles sont restées jusqu’au lendemain et aujourd’hui nous sommes toutes reparties à la foire pour y passer la journée. (J’essaye de voir combien de fois je peux utiliser « tout » dans mes phrases) Vendredi soir, nous avons vu de magnifiques chevaux de la race Morgan. Un certain monsieur Buckner et sa nièce Miss Bettie ont dîné avec nous aujourd’hui. Ils vivent à Louisville et sont venus avec M. Crutcher qui nous les a présentés. Miss Bettie doit avoir 13 ou 14 ans. Elle ressemble beaucoup à Miss Lizzie Hutchinson ou plutôt à Mme Quigley. M. Crutcher et sa famille sont partis ce soir en ville, en chariot. Il y avait un prix de fourrures d’une valeur de $50 offert par Prather & Smith pour récompenser les 5 meilleures livres de beurre et c’est Mme Cris Cary qui l’a remporté. Le beurre était très bon mais les fourrures n’étaient pas belles bien qu’elles représentent un beau prix pour 5 livres de beurre. La journée n’était pas plaisante aujourd’hui à cause du vent et du froid.
John Morgan (bloc revu et corrigé)
28 Novembre 1863
Le temps a été lugubre toute la journée. Vers 11h, Ma a pensé qu’il faisait trop froid pour qu’il pleuve mais comme il était indispensable que nous nous rendions en ville, nous sommes sorties. Mais les routes étaient boueuses et c’était désagréable. Il a plu très fort pendant environ 2 heures, puis la pluie s’est arrêtée mais le temps est devenu alors glacial. Nous avons fait le peu de courses qu’il nous a été permis de faire puis nous nous sommes rendues chez Madame Crutcher. A 2h ½, il a complètement cessé de pleuvoir. Hourrah, hourrah, hourrah ! J’ai envie de me rendre dans un endroit où je peux crier à pleins poumons. Je pense que j’irai dans la cave et qu’aucun Yankee ne pourra m’entendre. Oui, hourrah, hourrah, hourrah pour John Morgan et six de ses hommes qui se sont échappés de prison. Ils ont creusé le sol d’une manière ou d’une autre. Il semble que mes prières aient été exaucées, du moins je l’espère, mais oh, combien ont dû prier pour réclamer sa libération, sinon la mienne ? Et pourtant, je souhaite sincèrement qu’il puisse atteindre ses amis en toute sécurité. Il est écrit dans les journaux que Notre Armée a été sévèrement battue et chassée du « Lookout Mountain » mais je ne le crois pas et à présent les nouvelles tenues secrètes filtrent et annoncent que Bragg est en train de se retourner contre l’ennemi et de les battre à plates coutures.
Lettre d’amour
23 juin 1864
Ma est tombée malade hier et son état s’est dégradé aujourd’hui. Je suis tellement inquiète à son sujet. Docteur Chenoweth est passé la voir. Sidney est venue me voir ce soir. Alors qu’elle était là, Pa est arrivé avec une lettre de Louisville. Comme je n’ai pas reconnu l’écriture (celle d’un gentleman) je l’ai donnée à Pa pour qu’il la lise d’abord. Lorsque j’ai découvert que c’était une lettre anonyme, j’ai demandé à Pa de la lire à voix haute, ce qu’il a fait à notre grand amusement. C’était une belle lettre au niveau du texte et de la calligraphie mais c’est tout à fait ridicule de recevoir une lettre d’amour, et quelle absurderie de la part de l’auteur. Je ne peux imaginer, non ! Je n’ai pas la moindre idée de qui l’a écrite. Il m’est demandé d’envoyer ma réponse à B.A.C. Louisville, Kentucky. Je n’en ferai rien bien sûr.