Ca y’est ! J’ai franchi le pas, je me suis enfin inscrite à la médiathèque locale. Ce n’est pas en soi un évènement majeur mais ça fait surtout des lustres que cela ne m’était pas arrivé. Et d’un seul coup, je me retrouve face à tous ces livres écrits dans la langue de Molière, et je me sens fort démunie. Alors pour faire mon choix, j’y vais à la couverture. Comme les gamins !
Si ce qui figure sur le devant du bouquin arrive à attirer mon œil, je lui laisse une chance. Sauf que ça ne marche pas à tous les coups. Comme pour ce bouquin de Joann Sfar qui au bout de 10 minutes de lecture m’a donné envie d’aller me jeter dans le lac. Même des hauteurs de ma chaise longue, j’ai bien vu qu’il n’allait pas faire la journée !
Je me suis donc repliée sur Chanson Douce de Leïla Slimani. Serait-ce à cause de ce col Claudine (même en vacances, mon œil de couturière reste en alerte !) ou le fait que je venais de me prendre un râteau avec Sfar ? J’ai préféré me la jouer option sûre et me replier sur un Goncourt. Remarquez, ce n’est pas forcément une référence car il y a aussi des Goncourt indigérables !
Et bien, je n’ai pas été déçue. Bien au contraire. Si ce n’avait pas été pour tous ces petits travaux de déco entrepris dès posé le pied dans mes pénates provençales, ma chaise longue m’aurait vu plus souvent. J’ai quand même terminé ce livre en deux jours. Mais c’était peut-être pour faire durer le plaisir !
L’histoire de Myriam m’a énormément rappelé ma propre expérience de vie. Combien de SuperNannies ont défilé chez nous avant que nous trouvions la perle rare pour s’occuper de nos Nains ?!? Quel dilemme, comment laisser ce que l’on a de plus précieux à une inconnue ? Je n’oublierais jamais ce retour à la maison, en courant, pour retrouver mon Nain de 6 semaines laissé entre les mains d’une supposée SuperNanny le matin même. J’ai retrouvé mon Nain devant la télé en train de regarder un documentaire sur les pingouins alors que la « Perle Rare » se faisait les ongles dans la cuisine en m’attendant. J’ai démissionné le lendemain ! Et ce n’est pas des blagues.
Heureusement, notre histoire à nous s’est beaucoup mieux terminée que celle de Myriam et en disant cela je ne vous donne pas l’aboutissement de l’histoire car, de façon très originale, c’est dès la première page que l’auteure vous donne le fin mot ! Il ne vous reste plus qu’à découvrir le pourquoi du comment au fil de la lecture.
Mais je digresse, je papote, et je vous fait attendre. De quoi en s’agit-il ?
Myriam a deux enfants, s’ennuie et voudrait retourner travailler, s’échapper de ce quotidien qui la ronge. Son mari travaille lui aussi et il faut donc trouver une solution pour laisser les bambins à la maison. Mais qui, autre que Myriam, peut assumer cette tache délicate ?
Le couple se met donc à la recherche d’une nounou et après un casting sévère trouve Louise, la perle rare. Ils sont conquis par son aisance avec les enfants, et par le soin bientôt indispensable qu’elle apporte à leur foyer, laissant progressivement s’installer le piège de la dépendance mutuelle… jusqu’au jour où !
Ce livre est un court récit traitant des relations mère/nourrice. Nourrice qui se substitue progressivement aux manquements affectifs de la mère, tiraillée entre l'amour pour ses enfants et l'intérêt pour son travail.
L’écriture est fluide, entrainante et même si cette histoire fait froid dans le dos, on a hâte de comprendre. Vraiment un très bon livre !