Bangkok insolite…
accrochez-vous ! (attention, ce blog contient des photos qui pourraient choquer les âmes sensibles !)
Sitôt rentrée de France, me voilà repartie en Thaïlande. À l’origine pour assister au tournoi de softball (pour les novices, le softball est un dérivé du baseball) de Moyen Nain à Bangkok. Sauf que le Nain en question a refusé que ses parents viennent l’encourager et du coup, ça nous a laissé beaucoup de temps libre.
Comme ce n’était pas notre première fois à Bangkok, Monsieur 3xrien a voulu faire « hors du commun ». Après un passage obligé au palais royal et une petite visite de courtoisie au bouddha qui passe sa vie couché (Petit Nain n’ayant jamais mis les pieds à Bangkok, nous nous devions de l’éduquer), nous avons traversé le fleuve pour nous rendre au Siriraj Medical Museum.
Le Siriraj Hospital est l’hôpital public le plus ancien et le plus grand de Thaïlande. Et au sein de cet hôpital, se situe un musée des curiosités médicales, réparti dans plusieurs bâtiments. On le surnomme le Musée de la Mort (Museum of Death).
Halloween est passé depuis longtemps mais ce musée là, c’est du vrai ! Interdiction de prendre des photos (Monsieur 3xrien a tout de même bravé l’interdiction pour remporter un seul et unique trophée), ce musée n’est pas recommandé pour les jeunes enfants et les âmes sensibles. Genre si vous avez facilement l’estomac retourné, n’y pensez même pas ! Pour ma part, je l’ai trouvé fascinant. Je suis passée très vite dans une des salles mais pour le reste, j’ai fait en sorte que mon estomac ne rende pas son contenu.
Le Ellis pathological museum est une exposition des différentes pathologies humaines collectionnées par le Dr Ellis. Embryons, bébés et enfants souffrant de maladies génétiques sont exposés dans des bocaux remplis de formol.
À côté, le Forensic Medicine museum – musée de la médecine légale - dans lequel sont recréées les scènes de charniers du tsunami qui a touché la Thaïlande en 2004. C’est du brut, photos à l’appui. Comment identifier un corps quand la mer l’a rendu méconnaissable.
Si à la vue de tout cela vous avez réussi à garder votre sang-froid, les photos montrant la différence entre un corps écrasé par un véhicule et un corps brûlé par un cocktail Molotov ne devraient pas vous poser de problème. Preuves et armes à l’appui, on apprend à reconnaître les blessures des victimes de meurtres violents, à distinguer la différence entre suicides et accidents et les corps momifiés des meurtriers exposés dans des cabines servent à dissuader les crimes violents. Comme celui de Si Ouey Sae Urng, le premier serial killer de l’histoire moderne thaïlandaise, qui mangeait le foie des enfants qu’il tuait. Il ferait moins le malin s’il se voyait dans cet état !
Une fois ces salles visitées, le Parasitology museum - musée des parasites – est une promenade dominicale dans un parc ! Explication des modes de propagation de la dengue, malaria et autres parasites, échantillons prélevés sur des patients. C’est dans cette salle que j’ai piqué un sprint. Pas envie de savoir ce qui se cache dans mon matelas ou l’eau de ma piscine.
La toute dernière exposition est le Congdon Anatomical museum – musée de l’anatomie. C’est elle que j’ai trouvé fascinante. Pour moi, le clou du spectacle. Et quel clou ! On entre directement dans le vif du sujet, sans chichi. Dès l’entrée, un corps humain coupé en tranches, exposé dans du formol. Et là, subitement, tout devient clair ! J’ai enfin retrouvé mon foie !
Des armoires remplies de squelettes, de corps accidentés, de fœtus malformés figés pour l’éternité. Des offrandes, jouets, cadeaux, ont été déposés au pied de ces armoires pour apaiser les esprits. C’est à la fois touchant et morbide.
Vous vous en doutez, ce musée n’est pas fait pour tout le monde. Mais si vous réussissez à vous détacher émotionnellement de tous ces corps humains, ce cabinet des curiosités est fascinant. La plupart des explications ne sont pas en anglais, ce qui est regrettable, mais demandez un casque audio à l’entrée. Il n’est pas proposé mais il est disponible. Nous avons fait la visite malheureusement sans et il aurait été plus intéressant de comprendre certaines pathologies.
Alors, tenté ou pas ?