… et que Trotti languit !
J’ai reçu il y a quelques jours un message d’Ivy. Où êtes-vous Fille Ainée ? Ivy a même été jusqu'à contacter Moutie pour savoir si j’étais toujours de ce monde. Ivy, votre inquiétude me fait chaud au cœur. Oui vraiment. Une grosse bouffée de chaleur même. Et puis, il y a eu également Trotti qui s’ennuyait. Merci les filles !
Il est vrai que depuis la Nono dernière, je me suis faite très discrète. Mais que vous dire ? Échanger mes aiguilles contre un pinceau et vous raconter comment j’ai perdu pied à la deuxième couche de peinture sur le plafond de la cuisine – moment crucial pendant lequel j’ai brièvement envisagé de ma pendre à une des poutres (si seulement elle avait tenu le coup !) – mais qu’au final, je lui ai passé une couche de vermifuge pour éviter de nous retrouver avec un ver à l’œil lubrique au fond de l’assiette, ne m’a pas semblé être d’une importance extraordinaire et du coup j’ai renoncé à publier quoi que ce soit. Et pourtant, Ivy guettait.
Installée depuis la Nono dans nos pénates provençales et face à des travaux de rénovation qui s’éteeeeeeeeeernisent (et là une énorme envie de partager avec vous ce gentil courrier des impôts qui s’enquièrent de la date de finition – comme si j'étais nécromancienne !!!) j’ai raccompagné Monsieur 3xrien et deux de nos Nains sur le quai de la gare le 1er Janvier, puis Grand Nain quelques jours plus tard, pour me trouver seule, face à tous, sur le chantier.
Résolution du Nouvel An : non, non, non, pas perdre du poids mais survivre à la démolition de l’ancienne cuisine. Du jour au lendemain, je me retrouve avec mon copain micro-ondes. Et là, gros moment de solitude. Depuis, je propose mes services d’évaluation de repas tout prêt. Du genre la photo sur l’emballage n’a rien à voir avec le contenu gélatineux et sans goût sous le film plastique qui, si t’as pas une bonne paire de ciseaux te narguera jusqu'à ce que la faim te contraigne à retrouver la pince multiprises dans la caisse à outils de l’Homme !
J’ai tenu trois semaines ! Avec entre-temps l’intervention de Moutie et de sa cohorte. Et ça a bien failli finir en pugilat ! Et bien oui, manger sur ses genoux – même devant un magnifique feu de cheminée– a ses limites. Surtout quand il faut faire la vaisselle dans le lavabo de la salle de bain, entre sa brosse à dents et le savon au chèvrefeuille.
J’ai quand même réussi à rejoindre un groupe de tricoteuses assidues qui se réunit tous les mardis. Et ça me fait du bien de retrouver un peu de présence féminine pour échanger des banalités plutôt que de discuter du passage crucial d’une gaine dans l’enduit de finition. Je n’avais aucune idée que le positionnement précis d’une prise de courant allait me mettre dans de tels états de stress. Quant à l’épisode de l’évacuation des toilettes de l’étage directement dans la cave en-dessous car un petit malin avait découpé le tuyau PVC et omis de prévenir le reste de l’équipe, je n’ose même pas vous en faire un tableau au risque de vous couper l’appétit. Disons que lorsque je m’en suis aperçue, cela faisait bien 2 mois que les ouvriers avaient fréquenté l’endroit. Voyez, je vous l’avais dit ; plus faim d’un seul coup ! Encore plus efficace que ces régimes bidons qu’on vous propose le 1er janvier pour avoir une silhouette de rêve.
Pour vous résumer le chantier, la moitie du rez-de-chaussée de la maison est ouvert au grand vent et la seule cloison qui m’isole des courants d’air est constituée de trois planches pour étagère et d’un étai de chantier hâtivement érigé la veille de la Nono pour remplacer le plastique laissé par les maçons.
Je ne vous cache pas que j’ai appris le mot « patience » depuis ce début d’année. Le plombier qui attend le passage de l’électricien pour intervenir, électricien qui se demande quand finira le maçon, quant au plaquiste, il m’a prévenu qu’il ne reviendrait pas avant la semaine prochaine car il attend une livraison de laine. Quand je lui ai dit que moi aussi j’en avais commandé pour me faire une veste, ce moment d’hilarité nous a beaucoup soulagé !!
N’oublions pas les moments positifs comme l’installation de ma nouvelle cuisine en deux jours top chrono. Heure de livraison du chantier, 21h45 ! Je mourais d’envie d’aller me coucher et franchement quand le technicien est venu me demander où je voulais la dernière poignée du meuble garde-manger, j’ai failli lui répondre un truc inapproprié. Il était tellement pressé de rentrer chez lui et moi d’aller me jeter sous la couette qu’il en finissait par courir comme un dératé dans tous les sens. Remarquez, le fait que je sois restée assise sur les marches à le regarder poser les meubles n’a pas du beaucoup le détendre. Une fois le piano de cuisine installé, il ne me restait plus qu’à contacter le roi de l’électricité pour doubler la puissance du tableau. Un coup de fil de 10 minutes, une attente de trois semaines pour une visite de moins de 15 secondes pour changer UN fusible. Comme si je n’avais pas pu le faire moi-même !
Mention toute particulière pour mon gentil carreleur. Un Homme qui non seulement pose des carreaux à la perfection, mais donne des conseils pour tous mes bricolages, visse mes étagères au mur, laque mes meubles et surtout, surtout, peint mes plafonds !! Ce jour-là, le jour de la deuxième couche, il a bien du voir que j’étais au bord du gouffre.
Comme nous passons pas mal de temps ensemble – notre budget carrelage est astronomique ! – j’ai eu, à de nombreuses reprises, l’occasion de lui parler de mon site de perdition. Ce site où je récupère pas mal d’idées qui lui font lever les yeux au ciel ! Et comme il est adorable, je l’ai vu, un jour, revenir avec toute une pile de palettes. Il allait les jeter !!! Et depuis, j’ai fait ça…