Palette, tu en jettes !
Monsieur Moutie se débarrasse régulièrement de ses vieilles palettes sur mon tas de bois, sauf que, moi, ça me fend le cœur de les voir partir en fumée. Alors, celles qui ont une bonne tête, je les mets de côté en attendant que l’inspiration vienne. Et, me connaissant, vous vous doutez bien qu’il ne faut jamais attendre bien longtemps !
Nous sommes en pleine rénovation du préau. Un endroit protégé qui nous servira à la fois de cuisine d’été, de terrasse pour buller (je connais déjà celui qui, après le déjeuner ira se vautrer sur le salon de jardin ; celui-là même qui me fournit en matière première), de pool house, mais aussi d’un endroit où nos neurones créatifs pourront s’exprimer à pleine puissance (et je vous parlerai de mon projet dans les jours prochains), bref d’un endroit où se détendre. En attendant que nos super maçons aient terminé de refaire la façade et que notre gentil carreleur nous pose les dalles, je pense déjà à la déco. Serait-ce prématuré ? Que nenni !
Je profite donc de ce dernier week-end ensoleillé dans ma Provence Natale pour m’essayer au pochoir sur bois. Quelque chose qui me tente depuis quelques mois mais faute de temps et surtout pas simple à réaliser sous mes Tropiques, il a fallu hier matin pour que je me lance.
Etape 1 : trouver un modèle tout fait.
Je vous avoue, je suis une quiche en dessin. Je laisse ça à Monsieur 3xrien qui manie le crayon et l’aquarelle comme un pro. Je me souviendrais toujours des cours d’Arts Plastiques à l’école. Et rien que de vous en parler, ça me donne des plaques d’eczéma.
J’étais tellement nulle et la prof tellement peu diplomatique, que si j’avais eu, ne serait-ce, une once de talent dans le sang, j’aurais pu m’en tirer avec une note au-dessus de la moyenne. Mais malheureusement, très souvent, ce Mussolini de l’art créatif se servait de mes réalisations comme exemple de ‘ce qu’il ne faut surtout pas faire’.
Je lui en veux beaucoup ! Comme si l’art n’était pas entièrement subjectif !! Je me plais à penser que mes créations, tellement en avance sur leur temps, lui sont passées au-dessus de la tête. Donc pour en revenir au modèle, rendez-vous sur mon site de perdition, où là, on ne sait que faire de tout ce choix !
Une fois trouvé mon bonheur, je me suis contentée de faire un clic droit et de sauvegarder mon dessin sous format JPG.
Etape 2 : trouver la planche de rêve. Pour ça, très facile, il suffit d’aller fouiller dans le tas de bois. Sauf que… fait froid ces temps-ci. Ça demande donc pas mal de temps pour s’équiper.
Etape 3 : la préparation. Pour ce premier projet, je me suis contentée de poncer ma planche. Pas de lasure, pas de peinture, que du naturel !
Etape 4 : l’impression. C’est là où les choses se compliquent si vous ne maîtrisez pas totalement la bête. Il s’agit, en l’occurrence, d’imprimer le modèle choisi à l’étape 1 à l’envers pour pouvoir le décalquer à l’endroit. Vous me suivez ? J’ai donc inséré mon fichier JPG dans un document Word, puis je l’ai retourné à l’horizontal. Sinon, si votre imprimante vous le permet, sélectionnez l’impression à l’envers.
Etape 5 : comment décalquer sans se prendre la tête. Comme les gosses, j’ai tracé mes lettres au crayon à papier puis j’ai retourné ma feuille sur ma planche. J’ai, ensuite, avec beaucoup d’assiduité et en tirant la langue, repassé sur mes traits de crayon au stylo bille. N’hésitez pas à graver la planche en bois, elle ne vous en voudra pas ! Le bois de palette est tendre sauf quand on tombe dans un trou de vis ! Mais là, c’est de votre faute parce que vous n’avez pas réfléchi, au préalable, au placement ! Ou alors, dites que vous l’avez fait exprès.
Etape 6 : les contours. Je vous conseille de repasser vos gravures au crayon a papier, histoire d’être très clair et de savoir où aller à l’étape suivante, l’étape la plus stressante à mon avis, l’étape du ‘ne déborde pas des lignes quand tu colories’. Vous vous en souvenez de celle-là ? Retour d’enfance.
Etape 7 : ‘Reste dans les lignes ma fille’. L’étape qui m’a le plus posé problème. Rapport à l’étape 1. Comme je ne suis pas très douée en peinture, ni dessin, j’ai choisi un gros feutre noir plutôt que pinceau et peinture. Remarquez, ça a été un gros coup de bol que je trouve ce feutre noir et c’est lui qui m’a sauvé la vie sinon, qui sait, à l’heure actuelle, mon panneau serait peut-être déjà dans l’étang, à flotter avec les algues !
Même avec mon outil de précision, le stress m’a fait trembler. Conseil d’amie, ne buvez rien quinze jours avant de tracer vos traits ! Même à jeun, j’ai tremblé comme une feuille alors que, si on y pense, il ne s’agissait pas de ma vie, mais d’une toute petite planche de bois de rien du tout. Je prends les choses très à cœur !
Et surtout méfiez-vous, protégez la lettre terminée avec une feuille de papier avant de procéder à la suivante pour éviter de tout gâcher en vous appuyant dessus. L’encre fraîche du feutre pourrait ne pas vous le pardonner.
Etape 8 : le séchage. Surtout, SURTOUT, une fois vos lettres coloriées, ne touchez PLUS à la planche. Le feutre sèche lentement et il serait regrettable de tout gâcher à cause d’une impatience incontrôlée et incontrôlable.
Etape 9 : le ponçage. Il est maintenant temps de donner un look ‘distressed’ à votre planche. En bon français, ça veut dire fatigué. Du coup, quand on y réfléchit bien, je vous demande, à l’étape 3, de poncer cette p’ove planche qui a passé des mois dehors pour la rendre belle, et au final, il faut lui redonner un look vintage ! Cherchez pas à comprendre.
Etape 10 : la protection. Sortez toujours couvert, on ne nous le répète jamais assez !! Dans ce cas précis, c’est juste pour protéger la planchette. Cire, lazure, au choix. Perso, j’ai passé une couche de cire blanche sur mon projet.
Etape 11 : Une suivante ? Et oui, vous vous en doutez, j’ai continué sur ma lancée. Parce que quand on aime, on ne compte pas.
Je tiens tout particulièrement à remercier Monsieur 3xrien de m'avoir permis d'utiliser son Atelier tout neuf. Sauf que... Monsieur 3xrien n'a pas vraiment eu le choix en cette instance car il était à plus de 10 000 km de mon projet mais... c'était quand même trop chouette de pouvoir faire de la poussière et du bruit en ce dimanche sans déranger les voisins. Et surtout, merci à ma fidèle copine, Madame Scie Sauteuse. Toi et moi, on est amies pour la vie !!
Je profite également de ce post pour dire ‘M..de à ma prof d’Arts Plastiques’. T’as vu, Pétasse, comment je me suis rattrapée aux branches ? Je te hais !!