Je compte à nouveau les jours jusqu’au prochain départ vers des contrées glaciaires car, cette année, les 3xrien célèbrent la Nono devant un bon feu de cheminée ! Et vous commencez à me connaître, la perspective d’avoir les pieds glacés m’a donnée des envies de tricoter. Ben bien sûr !
Modèle gratuit trouvé sur Ravelry ICI, Aidez m’a plu à cause de toutes ces torsades qui me faisaient de l’œil. Je voulais de l’aran, du compliqué, de la prise de tête. En fait, ça été tout le contraire, sauf que…
Ce gilet à col châle est un modèle en briton – ce n'est pas ça le plus difficile – mais c’est aussi un modèle bourré de fautes. Et pourtant, il a été publié dans un magazine de tricot britonnique reconnu. Imaginez le carnage ! Même la créatrice du gilet le reconnaît.
Ça commence tout d’abord dans le dos, où très clairement expliqué sur la page Ravelry, les torsades s’emmêlent les pattes. Au lieu de passer par-dessous, ça fout le camp par-dessus et ce n’est pas seulement dans le bas du gilet, tel indiqué, mais tout le long du dos. Moi, à la place de la créatrice, je n’aurais même pas osé présenter un truc pareil ! Qu’est-ce qui l’empêchait de défaire son dos et de corriger l’erreur les erreurs ? La feignasserie ?
Une fois que vous avez compris ce qu’il ne faut surtout pas faire, ce gilet monte tout seul. Je l’ai tricoté avec des aiguilles du 5 et une laine mérinos extra fine devant laquelle je ne cesserai pas de m’extasier. Commandée sur le site Drops à un prix défiant toute concurrence, arrivée dans ma boite aux lettres 2 jours plus tard, sur les aiguilles le troisième jour ! Une laine qui se tricote toute seule, oui Madame !
Seulement voilà, à la base, je ne la destinais pas pour ce projet mais dans l’engouement de la découverte du modèle gratuit, j’ai jeté toute précaution au vent et je me suis lancée comme une bienheureuse. J’ai terminé mon ouvrage avec à peine une aiguillée de reste. J’ai eu chaud, très chaud ! Surtout qu’en plus, j’ai fait une grosse bêtise. Tout ca parce qu’une fois ma méfiance apaisée au niveau du dos, je n’ai pas vu venir le coup du col châle.
Quand on regarde de près le modèle d’origine, on s’aperçoit que le raccord au niveau de la nuque des deux parties de col, c’est pas joli, joli. Du ni fait ni à faire ! Seulement, vivant dans la crainte constante de ne pas avoir assez de laine pour finir mon ouvrage, j’ai foncé comme une bête vers la ligne d’arrivée. La cata s’est produite quand je me suis aperçue que je n’avais pas assez pour terminer un pan et que l’autre était trop long. Croyez-vous que ma cervelle gélatineuse aurait pu me dire, mais ma Fille détricote le pan trop long et rattrape celui qui est trop court ! Ben non.
Convaincue que la couture de raccord allait être invisible, je n’ai même pas bronché. Seulement, au moment de l’assemblage au point invisible, mon tricot est passé de bien laid à carrément hideux. Et en plus, ce n’était même pas centré dans le dos.
Bon, je sais bien que j’aurais pu me convaincre que comme je ne le voyais pas, je pouvais ignorer que cette chose couturesque n’existait pas, ou encore que je n’étais pas l’auteure d’une telle horreur mais mon éducation hyper stricte me l’a interdit. Il faut que je vous avoue que toute petites, Cadette et moi, avons été martyrisées par les principes d’éducation de Monsieur Moutie. Au point que, si nos traits n’étaient pas tirés à la règle dans nos cahiers de brouillon – oui, de BROUILLON ! – Monsieur Moutie nous arrachait la page et nous demandait de recommencer. Si j’avais réalisé à l’époque que ca représentait un énorme gâchis de papier, j’aurais pu me rebeller mais hélas, ca ne m’est venu que par la suite.
Tout ceci pour expliquer que suite à ma première séance photo avec mon Nain photographe dans le jardin – Nain qui s’est empressé de me rassurer en me confirmant qu’on ne voyait rien alors que moi, je le sentais bien ce défaut dans mon cou – et une nuit tumultueuse à m’agiter en rêvant de ce fameux col châle, j’ai tout défait !
Souvenez-vous quand même que je n’avais plus qu’une aiguillée de laine repêchée dans la poubelle pour corriger le carnage. Et comme j’avais cousu ça comme une naufragée qui s’accroche à son radeau, je courrais le risque de devoir non seulement tout recommencer mais aussi commander une autre pelote de mérinos ! Le suspens était terrible.
Pour terminer cette histoire qui s’éternise, je tiens donc à vous dire que j’ai simplement laissé les mailles en attente sur les deux aiguilles (devant gauche et devant droit) et que je les ai réunies au crochet.
Trop fière de moi sur ce coup-ci ! Et quand vous regardez de près le modèle d’origine, moi je pense que la créatrice d’Aidez, elle devait pas recommencer ses lignes dans son cahier de brouillon !
Maintenant, je dors comme un bébé !