Le chuchotement des murs
Si vous n’avez pas bien suivi l’épisode de mon atelier l’année dernière, il est encore temps de vous rattraper ICI.
En résumé, c’était une pièce délabrée dans le fond du jardin dans laquelle je faisais des rencontres nocturnes fort peu plaisantes, qui était passée entre les mains de Netter Nachbar, et est depuis devenue mon antre de création.
Une fois terminée, cette pièce avait donné lieu à une profusion d’idées, une débauche de matière grise, une orgie de petites réalisations. Et puis, il avait fallu la refermer, avec tristesse, et repartir vers mon île chaude et humide, là où je suis obligée de créer sur un coin de la table de la salle à manger. Et il m’a cruellement manqué mon atelier !
C’est donc avec une grande émotion que j’ai ouvert à nouveau sa porte en revenant dans ma Provence natale mais comme il reste peu à y faire, que l’inspiration me faisait défaut et que le temps me manquait, j’ai préféré, jusqu'à présent aller broder au bord de la rivière. Je trouve très apaisant d’écouter le clapotis de l’eau, le chant des grenouilles et le bavardage incessant de Petit Nain. Cette rivière est un endroit superbe dans lequel on n’a pas besoin de penser à quoi que ce soit !
Et pourtant, le week-end dernier, j’ai entendu un léger chuchotement s’échapper de mon atelier. Je me suis approchée, et là, j’ai entendu les murs que me disaient « et bien alors Fille Aînée, tu ne viens pas le finir ce travail entamé l’été dernier ? ». Alors, armée d’un tout nouveau pochoir et de mon pinceau, voilà comment je les ai caressé les murs de mon atelier. Et c’est loin d’être terminé ! Quand je pense que lorsque j’étais petite Monsieur Moutie m’empêchait de dessiner sur les murs. Voici ce qui arrive aux enfants que l’on frustre !