Le tout dernier été
Il y a des livres qui vous prennent par les tripes. Celui-là, il est costaud ! J’ai même commencé à le lire en revenant de la médiathèque à pied. 30 minutes de marche à travers champs, surveillée par Petit Nain qui craignait que je ne me prenne les pieds dans une racine et ne finisse vautrée dans le fossé.
Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de suivre le combat d’Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot. Cette femme qui a fait le choix de mourir dignement avant que la maladie ne la transforme en légume.
Ce livre est extrêmement touchant, écrit avec beaucoup de finesse. Anne Bert ne s’épanche pas sur les ravages de la maladie, elle se contente d’évoquer ce dernier été qu’elle a choisi de vivre pleinement avant de se rendre en Belgique pour être euthanasiée. Elle nous raconte ses adieux en toute quiétude, sa nostalgie à la pensée de ne pas voir refleurir le rosier de son jardin, sa décision de ne pas faire souffrir ses proches si présents pour elle.
Le sujet est difficile et pourtant je n'ai pas pleuré ; où si peu. Car ce n'est pas ce qu'a voulu Anne dans ce livre. J’ai simplement eu comme elle un sentiment d’injustice à l’annonce de sa maladie. Le reste, Anne l’explique avec tellement de sincérité que tout comme elle, on en vient à la même conclusion : chaque être doit pouvoir être libre de choisir de finir sa vie dans la dignité.
Un récit poignant dont one ne ressort pas indemne.