Depuis quand les hommes écrivent-ils des livres de femmes ?
Par principe, je ne lis jamais les livres écrit par des auteurs « alimentaires ». Par « alimentaire », j’entends des auteurs qui écrivent à la chaîne en vue de remplir leur réfrigérateur. J’aime les livres écrit avec les tripes, des livres à émotions, des livres qui ont pris des années à être écrits/publiés/reconnus. Alors les Musso, Lévy et autres, passez votre chemin.
Et puis, toujours au cours de ce grand ménage de printemps qui m’a possédé le week-end dernier, voilà que je tombe sur un livre de Douglas Kennedy « Une relation dangereuse ». Je ne sais pas d’où il vient, qui me l’a glissé dans ma bibliothèque mais s’il avait été en version française, je ne l’aurais même pas regardé avec un titre pareil !
Comme je suis curieuse de nature et que je pars du principe qu’on ne doit jamais juger sans connaître (et que Moutie raffole de cet auteur !), j’ai daigné y jeter un coup d’œil.
D’abord j’ai trouvé bizarre qu’un homme écrivain puisse se glisser dans la peau d’une femme – c’est Sally, le caractère principal qui narre l’histoire – et puisse comprendre les états d’âmes non seulement d’une femme mais en plus d’une mère. A mon avis, son épouse a dû passer pas mal de temps à lui corriger son bouquin avant qu’il soit publié ! Que sait-il de la grossesse, de la dépression postnatale ? C’est comme mon obstétricien mâle qui me disait « mais Madame, ça ne fait pas mal ». Ben si ça fait vachement mal pardi ! (j’me souviendrais toujours de lui. Il portait des nœuds papillon pour nos rendez-vous et des bottes de poissonnier blanches le jour de mes accouchements – au cas où ça glisserait par terre !).
J’avoue que j’ai trouvé les 130 premiers pages plutôt laborieuses et sans intérêt. Visiblement Monsieur Douglas a un problème avec les poves Britons et ne cesse de les dénigrer au fil des pages. J’ai trouvé ses premières remarques amusantes et puis je m’en suis lassée. Je ne sais pas ce qu’ils lui ont fait mais ça frisait l’insolence, voir la vulgarité Yankee.
Bon, mon point culminant de ces quelques 130 et quelques pages (mon édition en compte plus de 500) a été l’épisode de la césarienne. Et là, j’ai sauté d’indignation lorsque j’ai lu que l’héroïne de Douglas, juste après l’opération, s’endort dans la position du fœtus ! Alors là, j’ai du mal à y croire. Et croyez-moi, c’est du vécu (cadeau de Petit Nain). Au sortir d’une opération comme celle-ci, la dernière chose que vous voulez faire c’est ramener vos jambes sur cette grosse cicatrice que vous a gracieusement offert Monsieur le chirurgien. Je crois bien avoir passé les 2 premières nuits, allongée comme un mollusque, sur le dos, sans bouger les jambes et je dormais dans l’état !
Et puis quand, il s’est mis à aborder le sujet des glandes mammaires engorgées, j’ai lâché prise ! Là franchement, il se moque de moi le Kennedy. Son héroïne donne son lait au nouveau-né dès la naissance de ce dernier. Euh, lait quel lait ?? Il est au courant cet homme que le lait maternel met quelques jours avant de monter ? On n’est pas des vaches laitières dès le début, nous !
Alors voilà pourquoi je ne serais jamais en mesure de vous raconter la fin de l’histoire. D’une, je m’ennuie sérieux au bout des quelques premiers chapitres, et de deux, c’est bourré d’incohérences. Peut-être qu’avec un peu de chance, le Douglas Kennedy, auteur alimentaire, diplômé es grossesse et glandes mammaires, se réincarnera un jour en femme et relisant ses ouvrages de vies passées, réalisera ses grosses bêtises. Ce jour-là, peut-être relirais-je la copie révisée et encore, j’en doute !
PS : et pour toutes celles qui me lisent et non pas encore eu de Nains, ne lisez surtout pas cet ouvrage, il réussirait à vous en dégoûter !