Encore le coup de cœur
Décidément, ca ne s’arrange pas. Plus je vais au Cambodge et plus j’aime ce pays, ces gens, leur gentillesse, mais surtout ces sourires sur des visages burinés. Et pourtant, ils n’ont pas eu la vie facile !
Le Cambodge a en effet eu un passé agité. Sous régime colonial français jusqu’en 1953, il est ensuite touché par la guerre du Vietnam dans les années 1960 pour ensuite souffrir sous le régime totalitaire de Pol Pot et des Khmers rouges dans les années 1970. Des millions de personnes ont péri pendant cette période d’oppression. Y’a de quoi s’arrêter de sourire ! Et bien non.
Après un samedi matin un peu agité où nous avons failli manquer l’avion (c’est une longue histoire mais les réveils à 4h du matin ne nous réussissent guère !), nous avons atterri dans un Siem Reap inondé (c’est la saison des pluies et le lac voisin déborde régulièrement).
Les enfants vont à l’école les pieds dans l’eau et les tuks tuks noient leurs moteurs dans des caniveaux gorgés de l’eau sale des égouts.
Nous avons pris nos quartiers au Raffles, un des plus beaux hôtels de Siem Reap. Un hôtel où l’on se détend au bord d’une piscine de 35 mètres après une journée passée à visiter les temples.
Une piscine où l’on vous apporte des fruits frais, compliments de la maison, des lingettes pour vous rafraîchir, un chapeau de soleil et des verres d’eau fraîche. Une piscine où l’on n’hésite pas à aller vous chercher un parasol même s’il est de l’autre côté pour vous garantir de l’ombre et où l’on vous propose de nettoyer vos lunettes de soleil. Une piscine autour de laquelle vous pouvez dîner aux chandelles. Dès le premier jour, une certaine indolence m’a prise !
Mais Siem Reap, ce n’est pas seulement le Raffles, c’est surtout le point d’accès aux temples d’Angkor. Des temples dont on ne se lasse pas. Et quand on pense que l’on a sous les yeux plus de 1 000 ans d’histoire, ça vous rend tout timide !
Peu de choses ont changé en 2 ans – date de notre dernier passage – mais l’on remarque des efforts de consolidation (vains certes mais efforts quand même).
Mais que deviendront toutes ces pierres dans 20 ans ? Surtout avec les hordes de touristes (chinois pour la plupart) qui touchent, grimpent, fument, jettent leurs ordures dans ces sites magnifiques. Aucun respect pour l’histoire, ça hurle, ça s’agite, du moment qu’ils ont pris leurs photos affalés contre des frises anciennes, ils sont contents !
Pour notre première excursion, nous avons loué les services de M. Sarem, notre chauffeur de tuk tuk préféré. Un homme qui connaît toutes les ornières et sait les éviter. Nous l’avons retrouvé avec grand plaisir (j’avais précieusement conservé sa carte) et si vous aussi, vous prévoyez un voyage à Siem Reap, contactez-moi et je serais ravie de vous communiquer son numéro de téléphone. Il est magique ! Il vous dépose devant un temple, va se garer et dès que vous avez terminé, il réapparait sans que vous ayez besoin de le chercher. L’antithèse de Monsieur 3xrien ! Le tuk tuk de M. Sarem sert à transporter les touristes mais d’autres ont su trouver d’autres usages.
Nous sommes également retournés au marché au plus grand dégoût des narines des Nains qui pourtant sont habitués ! Mais moi, je me régale de ces couleurs, des senteurs des épices et des fruits exotiques en concurrence avec les odeurs de déchets de poisson et de viande sur laquelle courent les mouches !
Petites frivolité de la part des Nains : le fish spa. Une façon comme une autre de se faire nettoyer les pieds par des petits poissons affamés. Personnellement, je préfère les soins du salon d’à côté !
Nous avons terminé notre séjour par une « balade » à vélo au milieu des temples d’Angkor. Un circuit de 40 km sous la pluie ! Mais c’est ainsi que l’on découvre le vrai Siem Reap !
A moins que ce ne soit celui-là ...
J'ai quitté le Cambodge avec des images plein la tête et une énorme envie de revenir. Envie de revoir ces moines qui déambulent dans les ruines des temples,
ces rizières qui s'étendent à perte de vue,
et surtout ces enfants, leur joie de vivre, leurs jeux si simples.