Le Kitch américain ou comment perdre sa chemise en une après-midi
Comme je vous l’avais annoncé, nous avons passé la journée de samedi à Macao, le temple des machines à sous et des tables de black-jack. Je ne suis pas joueuse mais j’avoue que quelques fois, je me laisse emporter par l’ivresse du jeu sans pour autant perdre la tête. Mais pas cette fois-ci. Les salles de jeu sont en effet interdites aux Nains. Nous nous sommes donc contentés d’explorer le casino après avoir assisté au spectacle du Cirque du Soleil. Un spectacle magnifique devant lequel Petit Nain n’a pas fermé la bouche un instant. Il est vrai que c’était absolument magnifique et nous en sommes ressortis avec l’envie de voler à travers les airs, de jongler avec le feu et de nous contorsionner comme si nous étions fait de caoutchouc.
The Venitian c’est tout d’abord une surface équivalente à 56 terrains de football américains et qui pourrait abriter 100 jumbo jets 747. A l’intérieur, ce n’est que de l’or (3 millions de feuilles d’or) et ça commence même à l’extérieur, sous le hall d’arrivée des voitures :
Tous les plafonds sont peints ; on se croirait dans la chapelle Sixtine. Sauf qu’en Italie, il n’y a sûrement pas de spots pour les éclairer !
C’est un véritable dédale de boutiques (330 au total) et si on voulait toutes les visiter, ne serait-ce qu’y passer 5 mn, il faudrait 29 heures ! Ca c'est ce qui s'appelle faire du shopping !
The Venetian a trois canaux sur lesquels circulent 51 gondoles (piège à touristes) manœuvrées par des gondoliers qui poussent la chansonnette toutes les 5mn. On s’y croirait !
Sauf que ce ballon à l’hélium collé au plafond ruine un peu l’illusion !
Les tables de jeux sont au rez-de chaussée au milieu d’une abondance de distributeurs automatiques de billets. Au cas où !
A l’extérieur, pas grand chose à dire.
Et puis le temps maussade ne contribuait pas vraiment à embellir cet hôtel/casino. Des hauts parleurs diffusent du Vivaldi à tue tête (serait-ce pour nous convaincre que nous sommes quand même un peu en Italie ?), mais l’immense immeuble de chambres d’hôtel derrière la façade simili rital, nous rappelle quand même le but premier du bâtiment : faire le plus d’argent possible sur le dos des masses populaires. Très peu pour moi ! Tant qu’à faire, je préfère sauter dans l’avion et aller voir le produit original. D’ailleurs Monsieur 3xrien a fait l’erreur de le suggérer et je ne lui laisserai pas le temps de l’oublier.
Et en face, le reste des casinos qui poussent comme des champignons. Restera t-il encore assez d’argent dans les poches des champions de la roulette pour alimenter les caisses de tous ces établissements ?
Nous sommes ensuite allés dîner dans un petit restaurant portugais qui ne paye pas de mine mais dont la salade de tomate et le poulet grillé m’ont toujours laissé un souvenir impérissable. Et quel contraste avec le luxe ostentatoire des heures précédentes !
Je ne sais pas si cela vient de la saveur des tomates, de leur couleur, de l’huile d’olive ou des oignons mais il a fallu se battre avec Petit Nain pour arriver à y goûter !
Pour conclure cette merveilleuse journée, nous avons emmené les Nains voir le centre ville, toujours illuminé par les décorations du Nouvel An chinois. C’était féerique.
Les petites rues bondées de monde malgré l’heure tardive, le charme des façades traditionnelles des maisons.
Et puis un peu plus loin la façade de l’église Saint Paul, qui comme un décor de cinéma, se dresse en haut des marches. Il ne reste plus que ces ruines de cet ancien collège jésuite construit en 1580. Le reste du bâtiment a disparu dans les flammes en 1835.
Et toujours dans le lointain, le rappel à l’ordre : le Grand Lisboa qui avant l’arrivée du Venitian était le complexe casino le plus grand de l’île. Il a l’air maintenant bien démodé à côté de ses compatriotes.
Et enfin, pour rentrer, nous avons pris les petites rues pavées pour nous diriger vers l’embarcadère. Pas un chuchotement dans le ferry du retour. Pas de Nain alerte et papillonnant. Il faut dire qu’il était bien tard et que la perspective d’un lit douillet et chaud donnait sommeil à plus d’un.