Petite réflexion philosophique de la semaine
La qualité du service à bord d’un avion dépend-elle de l’esthétique de l’uniforme ?
Je suis certaine que vous ne vous êtes jamais posé la question et pourtant, elle est fondamentale !
Je voyage depuis longtemps et je me souviens même de l’époque où les vols étaient fumeurs, c’est vous dire mes heures de vol! J’ai donc eu l’occasion à plusieurs reprises de vérifier la véracité de l’expression « c’est l’habit qui fait l’homme ».
Mesdames, on a toutes dans nos armoires, une petite robe, qui une fois sur nous, nous donne l’impression de pouvoir conquérir le monde où à plus petite échelle faire sourire la caissière irascible du supermarché. Je pense que ça doit être la même chose quand on est personnel naviguant sur une compagnie aérienne. La question que je pose ici est simple : est-il plus agréable d’aller travailler en uniforme vert/marron caca ou en petite robe moulante et affriolante ?
Je vais donc porter mon étude sur un petit échantillon aérien.
Commençons par des petites choses fort jolies : Singapore Airlines. L’uniforme a été dessiné par Pierre Balmain pour créer l’image de la Singapore Girl, à présent reconnue partout dans le monde. C’est un sarong revu et corrigé qui donne une silhouette impeccable style brindille (d’ailleurs, je les soupçonne de ne pas manger pendant 3 jours avant le vol). Les hôtesses ont toujours le sourire aux lèvres et le service est impeccable. Maintenant, mon seul souci : comment font-elles en cas d’urgence avec une jupe tellement serrée ?
Tout aussi agréable à regarder : Emirates. Là encore, le grand style et j’adore la petite toque sur la tête, sauf que pour faire le service ça ne doit pas être très pratique. Je ne vois pas non plus l’utilité du voile sur le côté, si ce n’est pour se moucher ! Par contre, j’ai remarqué qu’il n’y en a pas une de moche. Les critères de sélection doivent être archi rigoureux mais bon quand on a à servir des cheiks ou des princes des Emirats arabes, vaut peut-être mieux être bien foutue que gros boudin ! Là encore, service absolument impeccable.
Passons maintenant à l’uniforme de look hyper professionnel. Prenons, Cathay Pacific. L’uniforme a changé récemment, pour le mieux parce que le rouge, ça leur va quand même mieux au teint que le vert grenouille ! J’ai toujours trouvé le service de la part du personnel féminin impeccable, par contre, de la part du personnel masculin (ou d’apparence masculine), là y’a eu des hauts et des bas. Le pantalon serait-il trop serré à l’entrejambe ? Ça donne lieu à des sautes d’humeur, des petits gestes d’agacement qui pourraient être évités devant le p’ove passager qui attend son eau minérale depuis 20 minutes.
Et dans la descente aux enfers, je vous cite Malaysia Airlines. Uniforme vert jungle en décomposition ou marron vomi, blazer strict pour les hommes et sarong qui veut ressembler à celui de Singapore Airlines, mais qui n’y arrive pas tant que ça pour les femmes, tout ça doit évidemment porter sur les nerfs du personnel naviguant. Imaginez-vous devoir vous lever tôt le matin et entrer dans un truc sans forme qui sent le rance ! Le service s’en ressent immanquablement. Pas de sourire, c’est à peine si on fait attention à vous, le plateau-repas ressemble à du plop à cochons. Bref, c’est bien parce que c’est pas cher. D’ailleurs, les prix défient toute concurrence pour attirer la clientèle – aveugle – nul doute ! Même, le personnel au sol est de mauvaise humeur. M’enfin, messieurs les designers, faites quelque chose pour eux !
D’ailleurs, vous devriez vous occuper de KLM également. Les hôtesses me font peur. Les avions aussi d’ailleurs. J’ai jamais vu des trucs aussi vieux où même l’écran vidéo est encore au plafond. Imaginez-vous pendant 12 heures de vol avec des Nains qui cherchent désespérément leur télécommande.
Ah, et n’oubliez pas British Airways. Vous ne pourriez pas leur donner un uniforme un peu moins sévère pour les faire sourire ?
Vous remarquerez que j’ai laissé Air France, le chic du chic, pour la fin. C’est voulu. Lorsque j’ai commencé à voler avec Air France, Grand Nain était minuscule. Et mon expérience à l’époque avait été mitigée. J’avais l’impression de gêner. Demander à faire chauffer un biberon à l’heure de pointe demandait une volonté de fer ou un grand souhait de mourir prématurément. Ben plus maintenant, et je pense que tout est dans le foulard ! Ou plutôt dans la façon de nouer le foulard. Il y a le nouage hautain et dans ce cas, inutile de demander quoi que ce soit, le nouage frivole qui invite à la conversation, le nouage amical pour lequel tout est possible même le biberon à 3 heures du matin même si à 13 ans Grand Nain n’en veut plus beaucoup ou encore le nouage désinvolte du « tu peux me demander tout de que tu voudras de toute façon, j’oublierai de te servir » !
J’ai laissé les compagnies aériennes américaines que je n’ai pas beaucoup eu l’occasion de fréquenter mais mes rares expériences ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable et les compagnies « budget » où là, même la notion de service leur est étrangère. On dirait même qu’on les a forcé à travailler, dis donc !
Et vous, vous en pensez quoi ?