Pourquoi le visa chinois m’a donné une crampe au doigt...
et un coup de sang !
Grande Copine de Reims arrive bientôt avec Grande Fille et reste quelques jours sur ma péniche avant de continuer vers Pékin. Comme mes Nains font du Mandarin depuis l’école primaire, j’ai pensé qu’il serait parfait de m’accrocher à ses basques et de la suivre dans ses explorations. Je connais déjà Pékin, mais j’imagine que cette grande ville a dû beaucoup changer depuis ma dernière visite, il y a 16 ans.
C’était à l’époque où je travaillais et c’était Monsieur 3xrien qui faisait la sangsue pour profiter d’une chambre d’hôtel tout frais payés. Et pendant que je travaillais à la sueur de mon front, lui partait explorer comme un touriste.
Cependant, les procédures pour obtenir un visa pour les Français sont devenues tellement compliquées que je me suis demandée si tout cela valait vraiment la peine. J’ai l’impression d’avoir à supplier les autorités chinoises de me donner la permission d’aller dépenser mes économies et booster le tourisme chinois.
Je vais vous donner un échantillon des questions – dont certaines sont plus qu’exagérées – posées dans le formulaire de demande de visa qui fait 5 pages.
A part les informations de base, telles que nom, prénom, date de naissance, il nous faut indiquer l’adresse de notre lieu de vacances, la durée de notre séjour, le nom de la personne qui finance nos vacances, si je dispose d’une assurance médicale, dans le cas de mes Nains, à quelle école sont-ils étudiants, qui sont les membres de ma famille proche (même si ceux-ci ne m’accompagnent pas pendant le voyage), leur nationalité et profession, à quand remonte ma dernière visite en Chine, où et pourquoi, quels sont les pays que j’ai visité ces 12 derniers mois, quand et pourquoi, dans le cas de mes Nains, qui rempli leur demande de visa et enfin si le pays qui m’accueille à présent et dans lequel je réside n’est pas le pays de ma nationalité, ai-je le droit d’y retourner après mon séjour à Pékin ? Et pourquoi pas la couleur de ma culotte au moment de l’embarquement ?
Inutile de vous dire que ce genre d’exercice m’exaspère au plus haut point. Sans oublier qu’il me faut fournir des photocopies de tous les documents plus une preuve de mon assurance voyage. Et n’oublions pas la petite obole au passage !
Maintenant vous comprenez pourquoi je vis depuis 17 ans dans mon île chaude et humide et que je n’ai jamais vraiment eu envie d’aller voir chez les voisins. Ce qui me fait le plus rager est que si c’était Monsieur 3xrien – briton d’origine – qui faisait sa demande, il n’aurait qu’à se présenter à la frontière avec son obole sans aucun besoin de remplir des cases. Cas de discrimination flagrant ?
Inutile de mentionner cet article aux autorités diplomatiques chinoises sinon je me verrais refuser l’entrée ou jeter en prison pour crime intellectuel. Surtout lorsque l’on sait que les blogs créatifs comme les notres sont généralement censurés voire interdits. Depuis quand le patchwork est-il une menace ?