Trouver un plombier, ça ne devrait pas être compliqué non ?
M’entendez-vous ricaner dans mon coin ? Et bien si, c’est difficile de trouver un plombier le lendemain du 14 juillet, un qui n’est pas encore parti en vacances, un qui est libre, un qui accepte de se déplacer pour venir voir les travaux, ou un qui répond au téléphone ! Et je vais vous le prouver.
Il y a 2 ans, dans un élan d’enthousiasme, Monsieur 3xrien avait entrepris des travaux pour réaliser une douche italienne. Plusieurs passages chez Tonton Merlin avaient été nécessaires pour se procurer le bac étanche (après recherche approfondie sur Internet des options disponibles sur le marché. Attention, on ne se lance pas comme ça !), les petits galets pour le sol, la pomme de douche façon averse d’été, et les carreaux pour le mur. Manquant d’assurance, Monsieur 3xrien avait demandé à ce que je l’accompagne comme traductrice. Je sais maintenant tout du vocabulaire anglais-francais en plomberie !
Phase d’arrachage du robinet collé par des années d’eau calcaire. Notez l’air crispé de Monsieur dans l’effort.
Et puis, malheureusement, Monsieur 3xrien ne disposant que de peu de jours de vacances, les travaux n’avaient pu être terminés et il a fallu se rendre à l’évidence : il nous faut un plombier. Et c’est là que tout commence (nous en rirons plus tard, c’est certain).
J’ai donc pris, ce matin, l’annuaire du département à bras le corps, ma petite feuille de papier pour noter (ça se voit, hein, que j’ai travaillé dans le télémarketing) et je les ai appelé.
Plombier #1 : Ah ma P’tit Dame, je pourrais pas venir avant le mois d’octobre.
Plombier #2 : Pas de problème, je passe demain à 9h. (C’est louche, trop beau pour être vrai. Je vous tiendrai au courant si celui-là arrive, et s’il arrive à l’heure).
Plombier #3 : Je vous rappelle et je passe dès que j’ai moment. (vaut mieux l’oublier !)
Plombier #4 : (mon préféré) Ah ben j’suis dans un champ avec une pioche. Vous pouvez me rappeler plus tard ? Et puis d'toutes façons, je suis sur un chantier qui va me prendre 8 jours là et après j’suis sur un autre chantier, alors je sais pas là. Et puis j’ai pas de quoi noter vos coordonnées parce que là dans l’champ là… (je lui fais remarquer que mon numéro est affiché sur son portable). Ah oui, il faut que je le mémorise ? Super !!! Il est dans le champ avec sa pioche en plein soleil et à mon avis, ça a du lui taper sur la tête à ce pauvre homme. (On l’oublie aussi ?)
Plombier #5 : Il vous rappelle. Ben oui parce qu’à force de perdre mon temps avec les précédents, il est presque midi et il est parti déjeuner le plombier.
Plombier #6 : Répondeur. Je laisse un message.
Plombier #7 : Secrétaire efficace. L’espoir revient. Madame, étant donné que les travaux ont déjà été amorcé et que vous avez acheté le matériel ailleurs, nous ne pouvons prendre la responsabilité d’un chantier que nous n’avons pas commencé et d’un matériel que nous n’avons pas fourni nous-même. On ne va quand même pas détruire les efforts de Monsieur pour recommencer, non ?
Plombier #7 : Pas mal non plus celui là, j’avoue. Ah, c’est loin chez vous ! (et si on rapprochait la maison ?). Ben, j’préférerais que vous m’envoyez des photos sur Internet parce que comme ça j’aurais pas besoin de me déplacer et je pourrais vous faire un devis. Sans commentaire !
Que voulez-vous que je vous dise ? J’ai lâché mon annuaire, je suis allée me servir un grand verre de rosé et j’ai pouffé de rire avec Grand Nain qui avait assisté à mes efforts désespérés. Et nous en avons conclu que si je n’arrive pas à trouver la perle rare (où la perle tout court), nous irons nous laver dans le jardin au jet ! C’est l’été après tout.
Et voilà où nous en sommes !
Et pour vous prouver qu’il n’y a pas qu’à moi que cela arrive, lisez Peter Mayle « Une année en Provence ». Excellent !