Ipoh, c'était trop beau !
Le week-end dernier, Monsieur 3xrien a trouvé bon de m’aérer un peu. Cela faisait longtemps que nous n’étions partis à l’aventure et j’avais terriblement envie de visiter Ipoh, la capitale de l’état de Perak.
Ipoh se trouve à 175 km au nord de Kuala Lumpur, c’est-à-dire à peu près 2 heures en voiture et c’est la 3eme plus grande ville de Malaisie. Vantée comme l’endroit idéal pour y passer une retraite heureuse et paisible – il s’y passe peu de choses – la ville surprend par sa quiétude et son manque de gratte-ciel. Ipoh offre peu de distractions mais si vous êtes passionné d’histoire coloniale, d’architecture et de petits plats locaux, Ipoh est une destination de choix.
La ville doit son nom à l'arbre vénéneux qui poussait jadis à profusion dans la région et dont se servait les aborigènes pour empoisonner leurs fléchettes. Heureusement, de nos jours, les touristes ne risquent plus rien ! Célèbre pour ses mines d’étain, ses grottes calcaires et sa cuisine locale de rue, Ipoh est souvent surnommée « Bougainvillea City » (la ville des bougainvillées).
Ipoh a beaucoup changé depuis les années 1845 quand elle connaît alors un essor fabuleux suite à la découverte de gisements d’étain. C’est une ville champignon qui ne s’est jamais remise de son déclin minier en 1970. Mais c’est justement ce déclin économique de la ville qui a contribué à préserver les nombreuses constructions de l’époque coloniale que l’on peut encore admirer. Certains quartiers de la ville ont d’ailleurs servi de décor au tournage du film Indochine et notamment la gare ferroviaire.
La Railway Station, construite en 1915, est le bâtiment emblématique de la ville. Elle me rappelle singulièrement l’ancienne gare de Kuala Lumpur et c’est normal, car l’architecte est le même. Celle d'Ipoh est de style "Raj" (mauresque et victorien mélangés). Les locaux la surnomment affectueusement "Taj Mahal".
En face de la gare, le Palais de Justice.
Notre exploration de la vieille ville nous a conduit dans les petites rues de la « Ville Nouvelle » où l’on peut admirer de magnifiques bâtiments d’influence coloniale. En 1892, un énorme incendie détruit la partie est du centre ville. La ville a du être reconstruite et c’est ce qui donne alors la « Ville Nouvelle » avec ses petites échoppes.
Certaines façades sont en très mauvais état mais d’autres ont été rénovées avec goût et derrière elles se cachent à présent des cafés branchés et de charmants petits hôtels.
La Hong Kong and Shanghai Banking Corporation. Ce bâtiment datant de 1931 est un des meilleurs exemples de l’architecture victorienne/néo renaissance typique des banques britanniques de l’époque.
Ipoh, c’est aussi le Street Art que l’on retrouve également à Georgetown, Penang.
Nous avons terminé notre visite par la villa Han Chin Pet Soo, un musée dédié à l’histoire de l’exploitation minière. C’était à l’origine, en 1893, un club privé pour les dirigeants des mines d’étain. C’est également un musée retraçant l’histoire des Hakkas, ces chinois qui fuyant les guerres, sont venus s’installer dans le sud de l’Asie. Très présents dans l’armée et l’administration, plus éduqués en moyenne, les Hakkas ont eu une influence significative sur l’histoire chinoise à laquelle ils ont donné de nombreux dirigeants politiques et révolutionnaires.
Nous sommes rentrés fort tard de notre expédition mais comblés et je crois que mon meilleur souvenir est ce petit monsieur édenté venu me jouer une petite mélodie au moment du repas. La joie de vivre incarnée et son sourire me suivra partout !