On patauge dans le marais
Helena a un mari aimant, deux ravissantes petites filles et est fort occupée à vendre des confitures. Mais cette vie normale et bien rangée va s'effondrer lorsqu'elle apprend que son père s'est évadé de prison et qu’une chasse à l'homme est en cours. Le passé douloureux d’Helena remonte alors à la surface. Pendant vingt ans, elle a enfoui ses souvenirs si profondément que même son mari ignore la vérité.
Car Helena est l’enfant d’un viol. Sa mère, kidnappée adolescente, a été retenue prisonnière dans une cabane cachée au fond des marais du Michigan, sans électricité, sans chauffage, sans eau courante par un homme pervers narcissique, tyrannique et manipulateur. Helena a grandi comme une sauvageonne, sans aucun lien avec la civilisation humaine, et sans s’apercevoir à quel point son enfance était loin d’être normale.
Au milieu d’une nature hostile, cette "famille" vit en autarcie totale. Le père apprend à Helena l'art de la survie, la chasse, la pêche et les coutumes de sa culture amérindienne. Helena aime cette vie ; elle n'a rien connu d'autre. Elle aime aussi ce père autoritaire, faisant parfois preuve de cruauté, mais c'est son père, son modèle. Elle ignore tout de la condition de victime de sa mère.
Mais aujourd’hui, son père s’est évadé, tuant deux gardiens de prison et s’est volatilisé dans les marais, une zone qu’il connaît mieux que personne. Malgré la chasse à l’homme lancée par les autorités, Helena sait que la police n’a aucune chance de l’arrêter. La seule personne capable de retrouver cet expert en survie, que la presse a surnommé Le Roi des Marais, c'est Helena.
Il y a, dans ce thriller psychologique, deux histoires racontées parallèlement. Nous suivons d'une part les souvenirs d'enfance de la petite Helena, en alternance avec le récit de sa vie d'adulte. Certains y ont trouvé des longueurs notamment au moment où Helena se remémore ses souvenirs d’enfance mais comme les descriptions du marais et de la nature si sauvage sont tellement riches, cela ne m’a pas dérangé. Attention, quelques scènes sont violentes et peuvent perturber mais je pense qu’elles font partie de la mise en scène. Elles sont nécessaires pour comprendre le caractère complexe de ce père qu’Helena ne peut détester malgré ses fautes.
Attention, cette lecture n’est pas une lecture de plage !