Larmes de pierre
C’est quand on lit la biographie d’Alexandra Fuller racontant son enfance en Afrique qu’on se dit que finalement il n’y a rien de mal à la sienne, aussi peu extraordinaire eut elle été. J’allais à l’école, je rentrais le soir faire mes devoirs (« travaille d’abord, va jouer après ») et si le temps le permettait, j’avais le droit de sauter sur ma bicyclette pour aller explorer la décharge publique voisine (ne cherchez pas à en savoir plus sur ce sujet mais de là me vient mon goût pour les poubelles) avec mes copines. Bref, pas grand chose à raconter.
Mes Nains ont, eux, une enfance un peu plus épicée. Grand Nain voyage dans toute l’Asie depuis l’age de 3 mois, en est à son 3eme passeport, part au mois de juillet prochain une semaine aux frais de la princesse en Italie (Rome, Venise, le Vésuve et Pompéi), bref tout cela lui semble somme toute assez normal. Mais peut-être un tour de vélo à la décharge lui semblerait exotique ?
Mais qu’en est-il des enfants qui grandissent en Afrique ? Ils apprennent à manier le fusil dès 8 ans, à cuisiner un impala et à conduire un tracteur, à ne pas aller se promener trop loin à cause des mines et à se garder des morsures de serpents.
En 1972, Alexandra Fuller s'installe avec sa famille en Rhodésie - l'actuel Zimbabwe - pays ravagé par la guerre civile. Et c’est dans une Afrique violente, loin des clichés exotiques, qu’elle nous raconte les drames familiaux et politiques qui accompagnent son enfance.
Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher cette lecture que j’ai beaucoup aimée. Personnellement, j’ai terminé ce livre en me disant que j’avais eu de la chance d’avoir eu une enfance aussi peu particulière. Comme quoi, il y a toujours du bon dans la monotonie !