Je vous l’avais promis l’année dernière et une promesse est une promesse ; nous allons nous remettre au tricot. Enfin vous, parce que moi, j’ai déjà terminé. Un nouveau châle en dentelle qui m’a donné bien du fil à retordre. Pas à parce qu’il était plus difficile que les autres mais parce que, dans mon innocence, j’ai cru que mes 4 pelotes de Fine Kid allaient suffire. Oui, j’avais bien lu que le dernier motif allait requérir 45% de la quantité totale de laine mais je n’ai pas voulu y croire. Moutie, ne sera là point surprise ; j’ai toujours fait preuve d’un esprit d’indépendance, le « j’veux faire toute seule » a toujours été mon mot d’ordre.
J’ai donc terminé mon châle Aeolian qui, jusqu'à il y a quelques jours ressemblait plus à une gratounette, un truc sans forme sur mes genoux, qu’à un délicat ouvrage de dentelle.
L’Aeolian, c’était ma résolution du premier janvier. Mon défi de l’année 2013, le genre d’ouvrage que je me contentais jusque là de regarder de loin en me disant « c’est trop compliqué pour toi ». Impossible ne figurant pas dans mon vocabulaire, j’ai procédé par étapes.
Etape 1 : imprimer les explications. Mine de rien, ca demande un effort. Une douzaine de pages, des diagrammes dans tous les sens, si on perd le fil, c’est fichu !
Etape 2 : lire les explications en faisant semblant de tout comprendre. Ca aussi, ça demande un effort.
Etape 3 : compter. Compter le nombre de pelotes de laine que l’on a rapporté l’été dernier. Et c’est juste, très juste. Tant pis, on y va, on croise les doigts, et le reste aussi.
Etape 4 : Commencer par le diagramme 1. Et c’est parti…
En fin de compte, trop facile cet Aeolian. Il suffit simplement de suivre les explications à la lettre, de lire consciencieusement les diagrammes, d’y aller pas à pas en évitant au début d’être distraite (au bout d’un moment, comme c’est répétitif, vous pouvez emporter votre ouvrage dans le train en allant au bureau) et tout s’emboîte. Par contre, je l’ai réalisé sans les perles – pas envie d’alourdir mon ouvrage avec plus de 1 000 perles – et sans les noppes qui consomment trop de laine. Et pourtant ! A 20 rangs de la fin, la cata a frappé mais Tricotine, mon héroïne s’est empressée d’aller me chercher une autre pelote de laine qu’elle a eu la gentillesse de poster. 6 semaines plus tard (j’ai bien cru que c’était le douanier qui allait le finir ce châle !), je finissais avec un sourire béat ma gratounette tant désirée.
Mon Aeolian est immense. J’ai fait le format familial. La raison en est simple. Comme je l’avais emmené avec moi en vacances et que sur ma chaise longue, on était bien lui et moi, on n’avait pas envie de se quitter, et dans cet élan affectif, j’ai fait 14 répétitions au lieu de 12 au niveau du diagramme Yucca.
Pour le bloquer, j’ai choisi un jour tranquille pendant lequel mes félins dormaient du sommeil du juste. Pas envie d’en retrouver un empêtré dans mes mailles et couvert d’épingles. J’ai étalé ma gratounette sur le tapis du salon et j’ai attendu qu’il sèche. Il a été traversé plusieurs fois par quelques bombes noires mais je dois m’estimer heureuse qu’on lui ait épargné le sort de mon Rhodion sur lequel Grand Nain avait renversé un verre d’Ambroisie.
Maintenant la question cruciale de la journée est : qui veut me suivre ? Le but de l’exercice est d’apprendre à tricoter en briton. On va y aller doucement, sans se stresser, diagramme par diagramme. Si aucune de vous ne se signale, je remballe mes aiguilles et je passe à autre chose, sinon, je posterai chaque semaine, un petit guide du « je suis une pro du tricot briton ».
A vous !
PS: Pour celles qui veulent vraiment le tricoter mais que le briton répugne (ça je peux comprendre !), la traduction des explications en français existe... oui... mais...
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