Avant le repos du guerrier

Publié le par Fille Ainée

Voici trois nouveaux blocs tirés de deux journaux.

 

Le premier, celui de Mary Austin Adelia Wallace, superwoman de l’époque. En l’absence de son mari, parti à la guerre, c’est Mary qui fait tourner la ferme, s’occupe de ses deux enfants et pendant son temps libre (en avait-elle ???) tricote et coud pour arrondir ses fins de mois. Elle coupe la cane à sucre, s’occupe des animaux de la ferme, fait du savon, sème les récoltes, peint les bâtiments, monte des clôtures… Son journal est bref, concis et parle surtout de ses corvées. J’imagine qu’après une longue journée dans les champs, Mary avait peu envie de s’épancher sur les pages de son journal.

 

Cane à sucre

 

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15 octobre 1862

J’ai éclairci le champ de cane à sucre toute la journée.

 

16 octobre 1862

Pa et moi avons fini de nettoyer le blé. Pa a chargé du sable. Je suis allée chez M. Watterman pour voir si je pouvais lui amener la récolte de cane à sucre. Egalement pour voir M. Story au sujet des travaux de maçonnerie. Il n’était pas chez lui. Sa femme m’a dit qu’elle pensait qu’il ne pourrait pas venir avant cinq à six semaines.

 

22 octobre 1862

J’ai coupé et chargé une récolte de cane à sucre que j’ai emmenée au moulin de M. Watterman. M. Abbott l’a préparée pour commencer demain matin.

 

23 octobre 1862

J’ai emmené une récolte au moulin, je suis rentrée et je suis restée toute la nuit chez mère Kyes.

 

24 octobre 1862

Je suis rentrée à la maison et j’ai chargé le reste de la récolte de cane à sucre. Je l’ai emmenée au moulin. J’ai obtenu ma mollasse, plus de 17 galons et j’ai payé quatre dollars. En rentrant à la maison, je me suis arrêtée chez mère Kyes où j’ai trouvé deux lettre datées du 13 et 17 de Bruce. Je suis rentrée à la maison et j’ai recouvert le silo à blé.

 

25 octobre 1862

J’ai déchargé ma mollasse, chargé sept rangées de fromage et deux boisseaux de blé pour la farine. Je me suis rendue à la coopérative avec mon blé.

 

1 novembre 1862

J’ai fini de déterrer les pommes de terre et la cane à sucre. Je les ai ramassés et les ai enterrés.

 

Et deux blocs tirés du journal de Sarah Lois Wadley, ado typique de l’époque. Sarah a 16 ans quand la guerre éclate et elle passe ses journées à se promener, peindre et rendre visite à ses amies. Elle va peu à l’école. Mais elle aide également sa mère à coudre des vêtements pour les soldats.

 

Club de couture pour les soldats

 

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14 juillet 1861

J’ai été tellement occupée par des obligations sociales depuis mardi que je n’ai pas eu le temps d’écrire. Mercredi matin, je suis allée à cheval jusqu’au moulin avec Willie et le soir, je me suis rendue chez le Docteur Young pour voir Miss Marshall de Vicksburgh, une jeune femme venue rendre visite à Carrie. Jeudi était le jour convenu pour la réunion de notre association. J’y suis bien sûr allée, Mère n’a pas pu laisser Miss Mary ; notre réunion a été des plus plaisantes, environ douze ou treize femmes étaient là, et dix neuf noms figuraient sur notre liste. Les personnes responsables élues étaient Mme Robbles, la présidente, Miss Josephine Friend, la vice présidente, Miss Bry, la trésorière, et Miss Sarah Wadley, la secrétaire. La prochaine réunion aura lieu jeudi de la semaine prochaine. Jeudi après-midi, je suis allée voir Mme Adams et j’avais l’intention de me rendre chez le Major Bry mais j’ai rencontré sa fille chez M. Adams et de ce fait, j’ai passé la soirée là-bas. Vendredi matin, je me suis rendue à cheval aux camps avec Willie et j’ai rendu visite à Mme Hodge Adams ; dans l’après-midi, je suis allée rendre visite aux demoiselles Bry, et j’ai passé un très agréable moment en compagnie de la famille. Samedi matin, la réunion trimestrielle à l’église Méthodiste a débuté, je m’y suis rendue et j’ai écouté un sermon que j’ai trouvé ni élégant ni de bon goût, mais qui m’a donné une envie renouvelée de faire des efforts pour avoir plus de bonté. Après la messe, l’Ancien qui présidait a formulé quelques remarques à l’encontre de notre association de couture pour les soldats et a invité les femmes à s’y joindre.

 

Une union de nom

 

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18 avril 1861

Je crains que la guerre ne soit inévitable, Fort Sumter est tombé entre nos mains, les défenses de Fort Pickens ont été renforcées mais il a été attaqué le 15. Le Président des Etats-Unis a publié une déclaration qui pourrait bien être considérée comme une véritable déclaration de guerre, et qui doit irriter le Sud. Il refuse de reconnaître la demande de la Confédération sudiste de figurer dans un ensemble de nations, mais envisage la rébellion sécessionniste et ordonne à toute personne faisant partie de cette « combinaison » de se disperser et de reprendre, dans vingt jours, leur rôle de citoyens pacifistes des Etats-Unis. Il déclare que les droits et propriétés de tous ces citoyens pacifistes doivent être respectés ; cette proclamation a été publié avant que les canons de Charleston n’obligent Fort Sumter à se rendre, et depuis, d’après le contenu des dépêches qui circulent on peut supposer que Lincoln a de légères hésitations ; Oh ! quelle mélancolie, dans quel état de mélancolie se trouve notre pays, jamais depuis la mort de Caïn une telle guerre n'a été aussi déplacée et anormale ; pour quelle raison le Nord a t-il fui, il s’est littéralement retiré, quel est son objectif ? Quels bénéfices peuvent-ils tirer des horreurs d’une guerre civile dans notre pays, et ils pensent qu’ils peuvent obliger le Sud à rejoindre une union qu’ils méprisent perfidement, Oh ! que tout homme, femme et enfant périssent plutôt sur le sol qui leur a donné naissance et qui les a nourri plutôt que de s’attirer les foudres de nos ancêtres libres sur la race dégénérée qui va jusqu'à s’abaisser à demander à nouveau l’adhésion à une union de nom dans laquelle haine et trahison résident dans les cœurs de ceux avec qui nous avons été unis.

 

Pas de blocs la semaine prochaine car mes Nains sont en vacances et nous en profitons pour les aérer. Je reviendrai donc dans 15 jours avec une nouvelle production.

 

 

Publié dans Civil War Diary Quilt

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C
Tout va bien ,tu as le temps....profite bien de tes vacances.Mais je suis sûre que tu auras dans tes valises une aiguille et du fil !!!
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N
Euh ... une ado typique ? pas d'aujourd'hui c'est sûr !! "mais maman y a pas internet làààààà !!!!"<br /> Toujours aussi passionnant de plonger dans cette époque par le biais de ces lettres !<br /> Bonnes vacances avec ta petite tribu !! Bisous !
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