Face de Bouc à lunettes
Il faut avouer que l’invention de Face de Bouc a quand même bien changé le monde et surtout déterré pas mal de squelettes dans des placards bien sombres.
Clic clic, p’tite recherche et d’un seul coup un amoureux passé et oublié qu’on aurait préféré laissé dans les méandres de l’oubli ressurgit (en traînant dans son sillon une femme jalouse qui vous insulte à grand coup de « fotes d’ortografe »), des camarades de classe qui s’étonnent que vous ne vous souveniez plus d’eux, des colocataires que vous ne supportiez pas, et qui d’un seul coup vous considèrent comme leur meilleure amie ou une branche de la famille qui elle ne parle que de leurs chiens et vous ennuie à vous faire pleurer. Et c’est là où cette petite fonction super pratique et magnifiquement discrète inventée par Face de Bouc, le bouton « defriend » prend toute son importance. Et toc, je clique, j’t’efface.
Pour ceux/celles qui pensent que je suis en train de leur parler chinois, petite démo par Maria Bodin, sur TonTube :
Par contre, Face de Bouc, c’est aussi un merveilleux moyen de rester en contact avec des personnes qui ont énormément compté dans une vie (même si certaines, et elles sauront que je parle d’elles, refusent systématiquement de faire partie de ma liste d’amis). Parmi ces personnes figure mon mentor. Ouais, z’avez vu comment j’me la pète ! Ouais, j’ai un mentor : une personne qui a énormément compté dans ma vie lorsque j’étais jeune, belle, et étudiante. Je suis maintenant moins jeune, moins belle et plus du tout étudiante (il a bien fallu que je m’arrête un jour, Monsieur Moutie ne voulait plus payer) mais elle compte toujours autant.
Pour vous la présenter, je vais aborder la question douloureuse du stage en entreprise. Cette corvée nécessaire à l’obtention d’un bout de papier qu’on appelle le diplôme. A 18 ans, il m’a donc fallu aller passer quelques semaines en entreprise et Monsieur Moutie m’avait trouvé un petit job au service Graphisme. Qu’est-ce que je me suis faite ch… !
Mon job consistait à coller des photos sur des panneaux sans faire de bulles. Ben j’étais pas bien douée ! La bulle me narguait constamment et je passais des heures avec une épingle à la traquer. Au bout de quelques jours, on a eu pitié de moi et on m’a transféré au service Communication.
Alors là, j’étais dans mon élément et surtout je partageais le bureau de l’Attaché de Presse de Choc ! Je suis devenue la Stagiaire de Rêve, j’ai ouvert grand mes yeux, mes oreilles, et j’ai tout emmagasiné pour le futur. Mon APC m’enseignait de très grandes leçons de vie, me conseillait dans la façon d’être populaire auprès des journalistes (ou comment utiliser ses atouts à bon escient), débattait des mérites (ou du manque de) de l’Amoureux du Moment, bref m’équipait pour ma future carrière professionnelle.
20 ans plus tard, après avoir retrouvé mon APC sur Face de Bouc, j’aimerais lui dire "vous aviez raison, l’Amoureux du Moment était un imbécile et ne méritait pas que je lui fasse ses rideaux de cuisine, qu’il est bien utile de présenter la marchandise avec goût sans pour autant trop en dévoiler, et surtout merci pour tous ces bons moments passés en votre compagnie dans un bureau trop petit mais tellement cosy !"
Et quand mon APC m’a demandé de lui faire un étui pour ses lunettes, j’étais terriblement flattée. Elle m’avait donné un cahier des charges rikiki comme tout, sans me préciser la couleur, le style ou encore la forme, mais moi je le voulais raffiné, très féminin et surtout unique, comme elle. Pendant quelques jours mes Nains m’ont vu crayonner, cogiter, les yeux dans le vague et TADA !!! THE pochette :