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Tu me parles rose ?

Publié le par Fille Ainée

A votre avis, si Monsieur 3xrien arrive en courant à un rendez-vous et m’offre un bouquet de millepertuis ? Des œillets à Belle-Maman et qu’elle fait la grimace ? Ou encore une orchidée à une amie enceinte et qu’elle fonce acheter de la layette bleue ?

Le symbolisme des fleurs se retrouve dans leur couleur et leur variété.  Chaque choix doit être judicieux pour ne pas heurter les sensibilités. Un ton mal assorti, une espèce mal choisie, et c’est le quiproquo assuré !


Il faut savoir que plus une couleur est pâle, plus le sentiment se veut léger et discret. A contrario, les tons plus sombres sont souvent empreints de tristesse. Enfin, les couleurs vives décuplent la force de l’émotion.

 

Les fleurs ne s’offrent généralement qu’à une jeune fille(choisissez de préférence des variétés très pâles), à une femme ou à un monsieur très âgé. Lorsqu’elles sont coupées, elles s’offrent par nombre impair. Il est tout à fait acceptable d’offrir des fleurs de son jardin et de les apporter à son hôte, sauf si celui-ci vit à la campagne. Enfin, il suffit de glisser une rose rouge dans un bouquet pour déclarer son amour.

 

Les roses s’offrent en nombre pair (sauf si votre bouquet en contient moins de dix) : 12 pour remercier, 24 pour être galant et 36 pour déclarer sa flamme ! Azalées pour la passion, roses rouges pour l'amour, chèvrefeuille pour l'attachement... Vous n’avez que l’embarras du choix. Encore faut-il parler "fleurs".

 

Belle-Maman, superstitieuse, pense que les œillets portent malheur. Et les orchidées, en fonction de la direction dans laquelle elles s’ouvrent prédisent soit disant le sexe d’un enfant à naitre. Quant à Monsieur 3xrien, comme il est toujours en retard, même avec des fleurs, il n’arrivera jamais à se faire pardonner ni à m’adoucir ! Lui, même à son enterrement, il arrivera en courant !

 

C’est donc sur les conseils de Lisbei que je me suis lancée dans la lecture du Langage secret des fleurs de Vanessa Diffenbaugh. Je dois vous avouer que le premier chapitre ne m’a guère enthousiasmée. L’histoire de cette jeune fille ballottée depuis toujours de familles d'accueil en foyers, écorchée vive et qui a accumulé tellement de colère qu’elle en devient incapable de se laisser aimer, m’a légèrement agacée. Et puis, on se laisse porter par cette colère que l’on cherche à comprendre. Qu’est-ce qui fait qu’une jeune fille orpheline puisse tant en vouloir au monde entier ?

 

langage-fleurs.jpg

 

A dix-huit ans, Victoria se retrouve à la rue de son plein gré et se réfugie dans un parc de San Francisco, où elle se crée un véritable jardin secret à partir de boutures volées au gré de ses errances. Sa rencontre avec Renata, une fleuriste, lui fait prendre conscience de son formidable pouvoir : celui d'aider les autres à communiquer leurs sentiments les plus profonds à travers des bouquets savamment composés. Car voilà, incapable d'exprimer ses sentiments à travers les mots, Victoria a appris le langage secret des fleurs alors qu’elle vivait avec Elizabeth, la seule personne qui a voulu lui offrir une famille mais qu’elle a rejetée. Pour la première fois, Victoria se sent à sa place. Il ne lui reste plus qu'à s'ouvrir au monde. 

 

Pour finir, j’ai beaucoup aimé ce livre. Peut-être pas à la folie mais suffisamment pour donner des petits yeux fatigués le lendemain matin. 

 


Publié dans Au fil des pages

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Ne poussez jamais une femme à bout...

Publié le par Fille Ainée

Publié dans Trouvailles rigolotes

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Gratounette de Vamp ou à la Carmen ?

Publié le par Fille Ainée

Nous y voilà. L'heure est arrivée de nous lancer dans le tricot à la Briton puisque plusieurs d'entre vous sont intéressées.

 

Passons donc rapidement sur le blabla du début des explications. Pour vous résumer l’action, Madame Freeman vous explique le cheminement de la pensée qui l’a amenée à utiliser trois points différents tout au long du châle. Si vous êtes une experte en désert Mohave, vous serez dans votre élément, moi, comme d’hab, je saute les étapes et je fonce dans l’action.

 

Ce châle peut être réalisé en trois tailles. Comme je vous l’avais déjà expliqué la semaine dernière, le mien se situe dans la catégorie « famille assise au coin du feu pendant les longues soirées d’hiver ». Je n’irai pas jusqu'à vous pousser à faire le votre aussi grand mais pourquoi pas. Madame Freeman vous donne donc le choix entre une « shoulderette » (on apprend le briton aujourd’hui, mon article va donc se transformer en un charabia briton-francais) en deux dimensions et un « shawl ».

 

La shoulderette, c’est le fichu que vous vous balancez sur les épaules quand vous sortez traire les vaches. Le truc tout petit qui ne tombe pas dans le lait mais qui vous protège quand même des courants d’air et des toiles d’araignées. Vous pouvez voir un bel exemple de shoulderette sur la tête des Vamps.

 

les-vamps-2.jpg

 

C’est histoire de dire, "regardez je l’ai tricoté mais je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout". Une sorte de déclaration de feignasserie sans en avoir l’air.

 

Vous aurez donc compris que la shoulderette ne se situe pas bien haut dans mon estime mais si pour des raisons de quantité de laine, vous n’avez pas les moyens de faire autrement, j’accepte de tourner les yeux. Le shawl par contre, c’est le truc noble dans lequel on s’enroule comme Carmen qui fait les yeux doux à Diego/Pedro/Antonio. Le sexy de la maille dentelle !

 

Bref, si vous vous lancez dans un fichu de Vamp, alors il vous faut 457 m de laine et vous obtiendrez une gratounette d’environ 70 cm (milieu) et de 162 cm de largeur. Si vous voulez encore plus petit (ou que vous êtes particulièrement juste au niveau laine), environ 400 m de laine suffit pour obtenir un fichu de 58 cm de long sur 120 cm de large. Par contre, pour les plus courageuses qui veulent faire des yeux de Carmen, investissez dans 1 000 m.

 

En ce qui concerne les aiguilles, la laine que j’ai utilisée (Fine Kid d’Anny Blatt) se tricote avec du 3,5. J’ai opté pour du 5 pour donner un effet très ajouré à mon shawl.

 

Maintenant, passons à la question des perles. Pas moins de 850 pour les fichus de Vamp et 2 250 pour le shawl. C’est là où j’ai tiré un trait. Pas eu envie de me prendre la tête et surtout pas voulu alourdir l’ouvrage final. Je vais donc vous guider en oubliant les perles. Pour celles que ça gêne, on s’en reparlera à la récré, sous le préau.

 

La gauge? Ben, si vous voulez mon avis, comme vous tricotez une shoulderette ou un shawl, l’échantillon n’a pas vraiment beaucoup d’importance. Depuis quand un shawl est-il étriqué sous les bras, surtout si vous lui tirez dessus au blocage ? Allez, là aussi on passe vite. Je vous l’avais dit, le tricot à la Fille Ainée, en Briton, c’est tout bon !

 

Bon, lançons-nous enfin dans le feu de l’action. Nous allons tout d’abord commencer par le Setup chart. C’est à dire le diagramme de mise en place du motif. Montons les mailles.

 

Quand vous commencez un shawl, vous le commencez en général par le milieu et il est important que ce début soit homogène avec la bordure. On entreprend donc un cast-on (montage) des mailles au crochet. Il s’agit de faire une chaînette sur l’aiguille avec un reste de fil dont vous vous débarrasserez plus tard. Comme une vidéo est toujours beaucoup plus facile à comprendre que 10 lignes de texte, voyez avec Guy comment monter vos mailles.

 

 

 

 

 

Vous pouvez également suivre les conseils donnés chez De Rerum Natura ICI.

 

Remarque avant de commencer : la première maille de chaque rang est toujours glissée sur l’aiguille comme pour être tricotée à l’envers. Passez ensuite le fil derrière la maille pour tricoter la maille suivante à l’endroit. Et conseil d’amie, tricotez ces mailles de façon lâche pour qu’elles puissent être bloquées plus facilement.

 

Commencez donc par monter, selon la méthode du montage provisoire, 2 mailles pour les shoulderettes ou (3) pour le shawl. Tricotez 17 rangs au point mousse en faisant toujours glisser la première du rang. A la fin du 17eme rang, tournez votre ouvrage à 90 degrés, dans le sens des aiguilles du montre, en faisant le poirier, et récupérez sur le côté 7 mailles. Détricotez la laine provisoire utilisée pour monter les mailles et récupérez les 2 (3) mailles que vous aviez montées. Tricotez les 11 (13) mailles ainsi obtenues.

 

Au rang suivant, Sl1, k1(2), c’est à dire, faites glisser la première maille du rang puis tricotez à l’endroit 1 maille (2 mailles). Ces premières mailles constituent votre bordure. Ensuite, suivez les instructions du Setup chart.

 

AeolianSetupChart.jpg

Modèle et diagrammes © 2009 Elizabeth Freeman

 

Les petits ronds sont des Yo, c’est-à-dire des yarn over ou encore tout simplement des jetés. Les cases blanches sont, elles, des mailles tricotées à l’endroit sur l’endroit, ou à l ‘envers sur l’envers de l’ouvrage. Quant aux /, ce sont des k2tog – des knit two together – ou encore deux mailles tricotées ensembles à l’endroit. Et pour finir, \ le sskslip, slip, knit – est tricoté ainsi :

 

 

Comme nous n’utilisons pas de perle, ignorez les cases de couleur et tricotez-les comme des cases blanches.

 

A la fin de ce premier rang, glissez un slm (marqueur), K1 through the back loop (K1 tbl) c’est-à-dire, prenez la maille par l’arrière et tricotez-la normalement (voir vidéo).

 


Cette maille est votre maille centrale. Puis slm, à nouveau le premier rang du Setup chart, K2 (3). Vous obtenez 19 (21) mailles à la fin de ce rang.

 

Pour vous motiver, voici la réalisation de Dodoh qui non seulement en a tricoté deux mais a eu le courage d'y mettre des perles. 

 

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Je vous laisse finir les 15 autres rangs qui forment le Setup chart et on se retrouve la semaine prochaine pour attaquer le Yucca chart.


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Ma gratounette familiale

Publié le par Fille Ainée

Je vous l’avais promis l’année dernière et une promesse est une promesse ; nous allons nous remettre au tricot. Enfin vous, parce que moi, j’ai déjà terminé. Un nouveau châle en dentelle qui m’a donné bien du fil à retordre. Pas à parce qu’il était plus difficile que les autres mais parce que, dans mon innocence, j’ai cru que mes 4 pelotes de Fine Kid allaient suffire. Oui, j’avais bien lu que le dernier motif allait requérir 45% de la quantité totale de laine mais je n’ai pas voulu y croire. Moutie, ne sera là point surprise ; j’ai toujours fait preuve d’un esprit d’indépendance, le « j’veux faire toute seule » a toujours été mon mot d’ordre.

 

J’ai donc terminé mon châle Aeolian qui, jusqu'à il y a quelques jours ressemblait plus à une gratounette, un truc sans forme sur mes genoux, qu’à un délicat ouvrage de dentelle.

 

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L’Aeolian, c’était ma résolution du premier janvier. Mon défi de l’année 2013, le genre d’ouvrage que je me contentais jusque là de regarder de loin en me disant « c’est trop compliqué pour toi ». Impossible ne figurant pas dans mon vocabulaire, j’ai procédé par étapes.

 

Etape 1 : imprimer les explications. Mine de rien, ca demande un effort. Une douzaine de pages, des diagrammes dans tous les sens, si on perd le fil, c’est fichu !

 

Etape 2 : lire les explications en faisant semblant de tout comprendre. Ca aussi, ça demande un effort.

 

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Etape 3 : compter. Compter le nombre de pelotes de laine que l’on a rapporté l’été dernier. Et c’est juste, très juste. Tant pis, on y va, on croise les doigts, et le reste aussi.

 

Etape 4 : Commencer par le diagramme 1. Et c’est parti…

 

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En fin de compte, trop facile cet Aeolian. Il suffit simplement de suivre les explications à la lettre, de lire consciencieusement les diagrammes, d’y aller pas à pas en évitant au début d’être distraite (au bout d’un moment, comme c’est répétitif, vous pouvez emporter votre ouvrage dans le train en allant au bureau) et tout s’emboîte. Par contre, je l’ai réalisé sans les perles – pas envie d’alourdir mon ouvrage avec plus de 1 000 perles – et sans les noppes qui consomment trop de laine. Et pourtant ! A 20 rangs de la fin, la cata a frappé mais Tricotine, mon héroïne s’est empressée d’aller me chercher une autre pelote de laine qu’elle a eu la gentillesse de poster. 6 semaines plus tard (j’ai bien cru que c’était le douanier qui allait le finir ce châle !), je finissais avec un sourire béat ma gratounette tant désirée.

 

Mon Aeolian est immense. J’ai fait le format familial. La raison en est simple. Comme je l’avais emmené avec moi en vacances et que sur ma chaise longue, on était bien lui et moi, on n’avait pas envie de se quitter, et dans cet élan affectif, j’ai fait 14 répétitions au lieu de 12 au niveau du diagramme Yucca

 

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Pour le bloquer, j’ai choisi un jour tranquille pendant lequel mes félins dormaient du sommeil du juste. Pas envie d’en retrouver un empêtré dans mes mailles et couvert d’épingles. J’ai étalé ma gratounette sur le tapis du salon et j’ai attendu qu’il sèche. Il a été traversé plusieurs fois par quelques bombes noires mais je dois m’estimer heureuse qu’on lui ait épargné le sort de mon Rhodion sur lequel Grand Nain avait renversé un verre d’Ambroisie.

 

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Maintenant la question cruciale de la journée est : qui veut me suivre ? Le but de l’exercice est d’apprendre à tricoter en briton. On va y aller doucement, sans se stresser, diagramme par diagramme. Si aucune de vous ne se signale, je remballe mes aiguilles et je passe à autre chose, sinon, je posterai chaque semaine, un petit guide du « je suis une pro du tricot briton ».

 

A vous !

 

PS: Pour celles qui veulent vraiment le tricoter mais que le briton répugne (ça je peux comprendre !), la traduction des explications en français existe... oui... mais...

 

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En…sort…celée

Publié le par Fille Ainée

Je persiste, j’insiste et je signe: dans ma collection de coussins pique-épingles figure à présent la poupée vaudou, fameuse petite poupée dans laquelle on plante joyeusement de charmantes petites aiguilles pour jeter un sort à la personne représentée.

 

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Lors de la confection d’une poupée vaudou, il est important de reproduire, même grossièrement, quelques-uns des traits humains tels que les yeux, la bouche, le cœur et les organes génitaux de la personne qu’elle représente. Et pour renforcer son efficacité, il faut y inclure (ou y attacher, selon le matériau utilisé) un objet ayant appartenu à la personne impliquée dans le rituel ; il peut s'agir d'une photo, d'une mèche de cheveux, de rognures d'ongles, de quelques gouttes de sang, ou d’une crotte de nez ...

 

Ensuite, il ne vous reste plus qu'à la baptiser. Pour ce faire, prenez un peu de sang sur le bout de votre index, tracez une croix sur le front de votre poupée en prononçant cette phrase 3 fois :

 

« Tu es (l’Inspecteur des impôts/le conducteur de la SNCF en grève/la pétasse qui a perdu 20 kgs alors que j’en ai pris 15) ».

 

Et pour renforcer votre acte, vous pouvez insérer le nom, prénom et date de naissance de la personne visée à l'intérieur de la poupée.

 

Quant aux aiguilles que l’on pique dans la poupée vaudou, ce sont des aiguilles rituelles. Celles-ci peuvent être de simples aiguilles métalliques, de petits clous fins ou même des épines de pin ou de sapin. Le but de l’exercice est de les piquer là où ça fait mal ou du bien. La couleur des aiguilles est également importante. Le jaune représente le succès, le blanc la guérison, le rouge le pouvoir, le violet la spiritualité, le vert l'argent, le bleu l'amour et le noir l'énergie négative.

 

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Dans la catégorie des sorts proposés, on trouve les sorts d’amour pour faire revenir l’être aimé ou faire tomber follement amoureux le plombier/électricien/garagiste et éviter ainsi d’attendre des lustres pour une réparation, les sorts d’argent pour gagner à la loterie même sans avoir joué ou obtenir une augmentation de salaire tout en étant en congé maladie, des sorts de vengeance pour en faire baver au crétin qui vous a fait une queue de poisson ou piqué votre place de parking, des sorts de santé pour perdre 10kgs en mangeant une plaquette de chocolat. Bref, c’est tout un monde de possibilités qui s’offre à vous en fonction du prix à payer !

 

Maintenant, faut-il y croire ? J’avoue qu’étant de nature très rationnelle, tout ceci me fait légèrement sourire. Mais par contre, il y en a un qui prend ça très au sérieux.

 

En 2008, Nicolas Sarkozy avait assigné en justice la société K&B Éditeurs pour avoir publié une parodie de poupée vaudou à son effigie, accompagnée d'un grimoire humoristique. Cependant, le tribunal des référés de Paris avait alors estimé qu'il n'y avait «ni atteinte à la dignité humaine, ni attaque personnelle», et que la mise en vente de cette poupée ne «caractérisait pas une atteinte fautive au droit à l'image».

Cela laisse donc libre cours à votre imagination en ce qui concerne le voisin qui laisse aboyer son chien toute la journée ou le prof qui a mis une mauvaise note au dernier devoir de votre bambin.

 

Moi, ma poupée je la dédie à ma cop d'Internet qui demain s'engage dans une nouvelle "aventure". Qu'elle te porte bonheur !

 

 

Publié dans Pique pique aiguille

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A défaut de pouvoir voyager

Publié le par Fille Ainée

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Raja, le Roi de son T-shirt ou comment mon four a failli changer le cours de ma vie

Publié le par Fille Ainée

Voilà 6 mois que je suis dans ma nouvelle maison. 6 mois que presque chaque semaine, je vois défiler des ouvriers pour boucher les fuites du toit, repeindre les taches d’humidité sur les murs, remplacer des serrures de volet, tenter de réparer le chauffe-eau pour que nous puissions, même par temps gris, avoir de l’eau chaude (je me suis depuis bien longtemps résignée aux douches froides mais, me direz-vous, dans un pays où il fait 35 degrés tous les jours, la notion de froid est une notion très subjective), prendre soin du jardin, nettoyer la piscine… bref ca rentre comme dans un moulin chez les 3xrien. On n’est jamais tranquille.

 

Derniers travaux en date : le remplacement de la pièce en bois qui sert de dessus au coffrage dans lequel est encastré le four. L’imbécile qui a conçu le coffrage n’ayant de sa vie jamais touché à une casserole (je vous rappelle que j’habite dans un pays foncièrement misogyne), a « omis » de faire des trous d’aération pour laisser échapper la chaleur. Photo à l’appui, je vous montre ce que ca donne. Cela aurait pu être pire, croyez-moi.

 

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Ce four, je me suis battue pour l’avoir. Comme il n’y avait de place que pour soit un réfrigérateur, soit un four, on m’a proposé d’aller cuisiner à l’extérieur. La bonne blague ! Comme je ne me voyais absolument pas rester sous la pluie pour faire cuire mon rôti, nous avons relégué le frigo dans le fond du garde-manger et j’ai obtenu mon four.

 

Un four de lilliputien, oui !

 

Surtout ne pas en mettre trop à la fois sous peine de ne pouvoir fermer la porte. Avant la Malaisie, je n’avais aucune idée qu’on pouvait les faire aussi petits. J’ai souvent pesté à chaque fois que j’ai voulu y faire rentrer un plat mais maintenant je l’aime ce four pygmée parce qu’il a failli changer ma vie.

 

Au bout de 6 mois, Madame proprio accepte de changer le dessus du coffrage et m’envoie un de ses experts es-cuisson : Raja ! Déjà le nom même de cet homme fait rêver. Raja, c’est le prince, le tout puissant, celui qui règne. De suite, on sent la force, la férocité animale de l’homme.

 

Raja arrive un jour sans s’annoncer. Ben oui, p’ôve fille, un tel homme est au-dessus de l’usage du téléphone. Raja arrive, Raja est reçu ! Lorsque j’ouvre la porte, et que j’aperçois Raja, je flanche. Mes genoux gélatineux ne me portent plus, je m’accroche comme une mite à son gilet au chambranle de la porte. Raja est là !

 

Il est d’une beauté saisissante : des traits bien dessinés, de hautes pommettes qui encadrent un nez droit, une mâchoire volontaire, des lèvres sensuelles. Ses cheveux noirs pommadés sont négligemment rejetés en arrière et lui confèrent une petite touche de sauvagerie qui loin de l’enlaidir le rend encore plus séduisant. Il a des yeux (deux d’ailleurs) presque électriques qui donnent à son regard une intensité troublante.

 

Fascinée, j’ai un instant le souffle coupé. Et lorsque, enfin, je me décolle de la porte et que je reprends ma respiration, les effluves épicés d’un after-shave raffiné (sueur de mouche) envahissent mes narines. Il émane de cet homme un charisme incroyable. Raja, mon héros !

 

Raja, d’une démarche chaloupée entre dans mon salon. Tout dans sa façon de se mouvoir, avec cette graisse grâce animale exprime l’autosatisfaction. "Je suis beau, regarde comme je suis beau", Raja est beeeeaaaauuuu.

 

Il me demande d’un air narquois ce qui cloche avec mon four. Je n’entends pas la question, j’ai les yeux rivés sur son T-shirt. Raja est littéralement moulé dedans. Le tissu tire aux coutures, peine à couvrir ses pectoraux. Raja est beeeeaaaauuuu. Je n’arrive pas à croire qu’un simple T-shirt blanc à trois sous puisse me faire autant d’effet. Le col en V laisse supposer une poitrine masculine velue et les muscles de ses bras qui dépassent des manches de ce T-shirt Monoprisant crient haut et fort "regarde comme nous sommes beeeeaaaauuuux".

 

Je retrouve mes sens, Raja me suit dans la cuisine et là il rit. L’Homme rit ! Quel bonheur. Il a le sens de l’humour. Il inspecte le coffrage, palpe, touche, caresse le bois, un frémissement me parcourt, j’ai l’impression de sentir son souffle chaud sur ma peau. Ah non, c’est le ventilateur du plafond que j’ai oublié d’arrêter ! Le moment est magique.

 

C’est à ce moment là que Raja se retourne et me sourit….Noooooooonnnn. Mais Raja, c’est quoi ça, dans ta bouche ? C’est le chaos infernal. Il en manque, certaines sont couchées sur leurs voisines, d'autres partent dans tous les sens et puis c’est quoi cette légère nuance de brun chocolat sur l’émail de tes quenottes ? En souriant, Raja a tout gâché et moi, je n’ai qu’une envie, partir d’un grand fou rire. Mais Raja n’a rien vu et continue à palper mon bois, caresser le grain, évaluer d’un œil de maître le coût de la réparation sans se douter que son magnétisme animal a cessé de me faire frémir.

 

Raja quitte enfin les lieux d’une démarche chaloupée qui crie "je suis beeeeaaaauuuu" et moi je m’accroche au chambranle de la porte pour éviter de hurler de rire avant qu’il n’ait franchi le portail. A l’extérieur, j’entends Raja, le roi de son T-shirt, démarrer son bolide sa caisse, une fois, deux fois, trois fois. Visiblement, comme le T-shirt, Raja a acheté une caisse à trois sous chez Monoprix !

 

L'émotion a été telle que Monsieur 3xrien m'emmène prendre l'air à Singapour ce week-end pour essayer de me faire oublier Raja. Mes émotions sont partagées. Dois-je vraiment l’oublier ou lui envoyer l’adresse de mon dentiste ! Oh mais suis-je bête ! Raja revient mercredi…on en reparlera !

 

cheerupdental

Image cheerupdental

 


Publié dans Carnet de bord malais

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Concours de points

Publié le par Fille Ainée

Zeliane m’a contactée il y a quelques semaines pour me proposer de participer à un concours organisé par son club de broderie de Fleury les Aubrais près d'Orléans.

 

Il s’agit de réaliser un ouvrage sur le thème de la gourmandise. Il peut s’agir de points de croix , stumpwork , broderie traditionnelle, blackwork etc... tout ce qui vous passe par la tête du moment que cela reste de la broderie ! Le tout est à réaliser sur une toile de 21 sur 30 cm environ de façon à pouvoir être facilement envoyé dans une grande enveloppe avant le 20 août.

 

Une fois entre les mains de Zeliane, les projets seront exposés pendant la 3ème expo du club en septembre 2013 et celui qui remporte le plus de votes des visiteurs de l’expo gagne l’entière considération de ces dames et un petit cadeau.

 

En 2011, le concours portait sur le thème des oiseaux et une quarantaine de brodeuses de toute la France avaient participé.

 

J’ai trouvé l’idée très sympathique et même si je n’aurais pas l’occasion d’aller voir l’exposition, j’ai été ravie de répondre à l’appel de Zeliane.

 

Dire oui, ce n’est pas ce qui a été le plus dur. Le moment d’euphorie passé, je me suis grattée la tête un bon moment et je me suis mise à entendre des voix !

 

Génial, on m’a invité à participer. Bon, je fais quoi ?

 

Prends un truc qui existe déjà, ce sera plus facile (c’est permis). La Gourmandise, c’est un thème super facile.

 

Ah non, je suis Fille Aînée, je vais créer quelque chose d’unique.

 

Mais p’ove Fille, dans quoi t’es-tu engagée ? Tu es inconsciente ou quoi ? Tu réalises le travail que ca va te demander ? En plus de tout ce que tu es en train de faire en ce moment ? Et tu n’as même pas vidé le quart de ton panier UFO !

 

Mais je vais gérer, c’est certain. D’abord, je finis le Yoko et après, je me lance à corps perdu dans mon projet. Tu verras.

 

Mais la broderie traditionnelle, ca fait combien de temps que tu n’en as pas fait ? Et toutes ces dames qui toutes les semaines s’entraînent, alors que toi, p’ove Fille, tu n’alignes que des croix et des points invisibles !

 

Je vais réviser mes classiques, sois en certaine. Y’a pas d’raison.

 

Voilà où j’en suis. J’ai fait taire les voix car maintenant que je me suis engagée, il faut foncer. J’ai dessiné mon projet sur une feuille de papier, mis les Nains et Monsieur 3xrien à contribution, j’ai commencé à broder les grandes lignes et j’en suis maintenant aux petits détails.

 

Et pour me remettre dans le bain, j’ai réalisé une petite broderie sur le maillot d’une toute petite Joana, née il y a trois semaines. Sa maman vient toutes les semaines au club de point de croix et nous a présenté la semaine dernière sa plus belle réalisation ! 

 

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J’ai eu, moi aussi, l’espace d’un instant, l’envie d’en faire une toute pareille et puis la voix de la raison m’a filé une grande claque. Fille Aînée aurais-tu perdu la tête ?

 

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Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je crois avoir maitrisé le point de poste là, non ? Je vais passer à autre chose.

 

Pour en revenir à Zeliane, celle-ci invite toutes celles qui sont intéressées à se joindre à ce concours (du style plus on est de fous, plus on rit) et je vous laisse voir ça avec elle. Toutes les explications sont ICI. Et n’oubliez pas de relayer l’info. C’est sympa !

 



Publié dans Broderie en folie

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Et de 3 !

Publié le par Fille Ainée

J’ai promis à Monsieur 3xrien que je m’arrêterais là mais c’est pas donné d’avance. C’est pas d’ma faute !

 

Migraine du matin, chagrin ! Surtout quand je n’ai plus de petites pilules magiques, celles qui en 30mn top chrono vous rendent le sourire. Alors samedi dernier, j’embauche Grand Nain. Le but du jeu est de lâcher le Nain au petit centre commercial du coin, qu’il court à la pharmacie pendant que je fais le tour du pâté de maisons, puis de reprendre le Nain au même endroit en espérant qu’il a terminé sinon je suis bonne pour m'refaire un autre pâté. Tout ça pour éviter d’avoir à me garer parce que le week-end c’est galère. Le Nain est rôdé, la manip ne devrait en tout et pour tout ne prendre que 10mn. Seulement, samedi dernier, y’a eu un hic !

 

En attendant au feu, je l’ai vu la petite boule de poils noirs, dans le caniveau, à peine 20cm des voitures qui passaient à toute vitesse. Le Nain a sauté de voiture, traversé la route et récupéré la boule pendant que j’me faisais le pâté.

 

Monsieur 3xrien n’a pas eu beaucoup le choix et dans cette affaire, il s’incline devant la suprématie féminine du clan 3xrien. Je vous présente Ginie, quelques semaines et quelques vers.

 

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Maintenant ce que j’aimerais savoir c’est si tous les chats du quartier sont noirs où si on ne pourrait pas les faire dans d’autres couleurs pour changer un peu ? Du moins ceux que je récupère !

 


Publié dans Carnet de bord malais

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Pataugeons dans l’estuaire boueux

Publié le par Fille Ainée

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Les femmes et les enfants de moins de 18 ans ne sont pas autorisés

 

 

Ca commençait bien ! Et bien, non justement, c’était la fin, la fin de la visite guidée de Merdeka Square, la place de l’indépendance à Kuala Lumpur.

 

Revenons un instant en arrière, à l’époque où on se déplaçait en rickshaw et la climature n’existait pas.

 

Explorons le quartier historique de Kuala Lumpur, revenons à l’endroit où la ville a pris naissance, là où les cultures, les couleurs et les croyances se sont mélangées – et se mélangent encore – pour donner sa véritable identité à la capitale de la Malaisie.

 

Remontons dans le temps, bien avant que les Britons ne débarquent et ne fassent la loi. Laissez-moi vous racontez-ça façon « Fille Ainée ».

 

Dans les années 1820, quelques Indonésiens de Sumatra décident d’aller voir ailleurs si j’y suis et traversent allègrement le Straits de Melaka. Au début, c’est un peu le bazar, personne n’est vraiment aux commandes. Et puis en 1857, Raja Abdullah, le chef malais de l’époque décide d’envoyer 87 chinois explorer les rives du Klang, la rivière qui passe dans son jardinet afin d’étendre son territoire et par la même occasion trouver de nouvelles mines d’étain.

 

Au bout de 3 jours, ces pauvres mineurs chinois arrivent à l’endroit qui va devenir Kuala Lumpur mais qui pour le moment ressemble à un marécage au milieu de la jungle. Bon, on ne peut pas dire que tout allait en leur défaveur puisque au lieu de mettre 10 à 15 jours en saison sèche, ces chinois ne mirent que 3 jours. En saison des pluies, ça coule tout seul.

 

Donc les voilà arrivés. Mais où s’installer ? Comme il n’y a pas assez de profondeur dans la rivière pour continuer en bateau, les chinois descendent et marchent. Ils se font bouffer par les moustiques et les sangsues, c’est la jungle, il faut sortir la machette. Il y a du en avoir un qui a dit à ses copains « j’en ai ras-le-bol, on s’arrête là ». Et là, c’est à la confluence des rivières Klang et Gombak. 

 

Kuala Lumpur signifie « estuaire boueux ». Et pour cause ! En moins d’un an, seuls 18 mineurs chinois survivent au camping des Flots Bleus. Mais ca ne découragent pas les autres, ceux qui les suivent, avides de richesses et d’espoir de vie meilleure. Et ceux là aussi se font bouffer par les moustiques, les sangsues, succombent à la malaria, le fièvre dengue et le choléra, perdent tout dans les incendies et les inondations. Bref, c’est pas le Club Med !

 

Entre temps, en 1824, les Britons jouent au jeu des 7 familles avec les Hollandais et échangent Benncoolen à Sumatra contre Malaya. Ils avaient du zieuter un truc et les autres n’ont rien vu venir !

 

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Sur ce, un p’tit chinois de rien, Yap Ah Loy, débarque à Malaya à l’âge de 17 ans. Il est jeune, il est fort et surtout, il en veut. On lui a promis de grandes choses et il fait tout pour y arriver. Il commence comme laboureur puis devient cuisto, vend ensuite des cochons puis enfin monte les échelons d’une secte chinoise ultra secrète. 

 

A ce moment, on trouve dans le village du futur Kuala Lumpur, 1 000 chinois, 500 à 700 Malais et des Britons. Et ca ne se passe pas très bien. Les Hakka et les Hokien (deux groupes ethniques chinois) se tapent constamment dessus, se sont de constantes petites guéguerres qui exaspèrent les Britons qui décident alors de nommer un administrateur. Et puis surtout, c’est qu’on n’avance pas ! Yap Ah Loy devient donc, en 1868, le 3eme Kapitan de Kuala Lumpur. Et là ca ne rigole plus. C'est le Zorro de l’époque. Sauf que de Zorro, il n’a que le cheval parce que tout le reste laisse un peu à désirer !

 

C’est un parieur invétéré, il fume de l’opium et le distribue allègrement et puis il aime jouer avec les filles du quartier. Mais c’est quand même lui qui va remettre de l’ordre dans la ville et transformer Kuala Lumpur en une ville minière très prospère. Et puis surtout, il s’entend très bien avec les Britons du coin et vas-y que j’t’echange des bons services « tu m’donnes ce bout de terrain, j’te nettoie tes rivières ».

 

Voilà donc résumée simplement, la naissance de Kuala Lumpur. La capitale de la Malaisie est riche en histoire mais malheureusement le progrès détruit petit à petit ces témoignages culturels. Les Malais, friands de  modernisme en oublient de préserver le passé. Les bâtiments historiques sont consumés par le délabrement et il devient de plus en plus coûteux de les faire restaurer. Cependant, pour faire prendre conscience de la nécessité de préserver cet héritage culturel, la mairie de Kuala Lumpur organise, trois fois par semaine, des visites guidées gratuites de la ville.

 

Nous avons commencé par la Kuala Lumpur City Gallery qui était à l’époque l’Imprimerie gouvernementale.

 

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C’était là qu’étaient imprimés la feuille de chou locale, mais aussi les documents officiels et les billets de train ! Monsieur J. Russell, en charge de l’Imprimerie, est un homme influent car il connait tous les potins de la ville et c’est lui qui décide ce qui va être imprimé ou ce qui doit resté sous le manteau. Vaut mieux l’avoir dans sa poche, celui-là.

 

A côté de l’Imprimerie, se trouve l’ancienne Chartered Bank.

 

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C’est à présent un restaurant. Le problème avec cette banque, c’est que la chambre forte se trouvait au sous-sol et que les inondations étaient nombreuses. En 1926, lors d’une grosse crue, Kuala Lumpur est sous les eaux, les employés de la banque ont de l’eau jusqu'à la taille et les billets au sous-sol nagent, apprennent le crawl et sortent les bouées.

 

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photo Internet

 

Qu’à cela ne tiennent, dès que les eaux se retirent et qu’il fait beau, on sort les billets et on les met à sécher sur la pelouse, devant la banque. Attention au p’tit coup d’vent !

 

Nous traversons la rue pour nous rendre dans le bâtiment qui abrite à présent le musée du textile.

 

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Construit en 1896, c’est dans ce bâtiment que se trouvaient les bureaux de la société ferroviaire « Federated Malay States Railways ». L’architecture est de style islamique et Moghol.

 

Derrière le musée, se trouve le pont le plus vieux de toute la ville, le « market street bridge ». On y voit encore de vieilles échoppes qui si elles ne sont pas rapidement restaurées et préservées tomberont bientôt en poussière.

 

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C’est de ce pont, que l’on peut voir le lieu de naissance de Kuala Lumpur, à l’endroit où se trouve maintenant Masjid Jamek, la plus vieille mosquée de la ville.

 

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Nous longeons le Gombak, passons derrière le Sultan Abdul Samad Building, à présent siège du Ministère de l’Information, de la Communication et des Arts et qui, avant la construction des tours Petronas, était le symbole de la Malaisie.

 

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C’est également un des premiers exemples de l’architecture Moghol en Malaisie. La tour de 41 mètres de haut, avec son horloge, vient directement d’Angleterre ! Mais à l’époque, ce bâtiment abritait la cour de justice et c’est là que s’est déroulé le procès le plus retentissant des années 1910. Celui-ci dure 10 jours et attire énormément l’attention. Une première : des Britons lavent leur linge sale en public !

 

En Avril 1911, Esthel Proudlock (quel nom !), épouse de Monsieur Proudlock, proviseur de la très prestigieuse école de garçons, la Victoria Institution, reçoit, un soir, en l’absence de son mari, la visite d’un homme. On retrouve ce dernier quelques minutes tard, au pied de l’escalier de Monsieur et Madame Proudlock, le corps troué de balles que Madame finit de trouer avec 4 balles de plus !

 

Que s’est-il passé ? A t-il tenté d’abuser d’elle, comme elle le prétend ? A t-il refusé de sortir les poubelles ? S’est-il mal tenu à table ? Nul ne le sait et ne l’a jamais su. Mais ce qui est certain, c’est que les incohérences de l’alibi de Madame Proudlock font qu’elle se retrouve en prison où elle y reste 5 mois avant que l’opinion publique qui a pitié d’elle et surtout son mari ne l’en fasse sortir. Elle est acquittée, prend la fuite vers l’Angleterre et ne remettra jamais les pieds en Malaisie. « Va t’en vilaine » ! Somerset Maugham en fait une pièce de théâtre « The Letter ».

 

Passons ensuite dans l’ancienne mairie qui abrite de nos jours le plus vieux théâtre de la ville. L’intérieur a été détruit par un incendie en 1992 mais a été restauré.

 

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A côté du théâtre, se trouve la cathédrale Sainte Marie mais Notre Dame n’a rien à craindre. Cette toute petite structure ne pouvait accueillir que 50 personnes.

 

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photo Internet

 

 

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Nous finissons notre visite par le Royal Selangor Club, la Mecque du colonialisme briton de l’époque.

 

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Fondé en 1884, c’est là que les expatriés se retrouvaient pour boire un verre, manger des sandwichs au concombre et boire le thé en levant le petit doigt. Et surtout pour jouer au cricket !

 

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A son ouverture, les femmes n’y étaient pas admises et elles ne le sont toujours pas au Long Bar. Mais pourquoi donc ?

 

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La raison invoquée par ces messieurs étaient que c’était un lieu où ils se réunissaient pour boire, ce qui les rendaient agités et lorsqu’ils regardaient les matchs qui se déroulaient sur la pelouse devant le bar, il se pouvait qu’ils perdent le contrôle d’eux-mêmes et ne désiraient pas que ces dames assistent à cette exubérance. Mouais, glauque comme excuse !

 

Le Club fut vite surnommé « the Spotted Dog » (le chien à pois) car la femme d’un des membres fondateurs arrivait toujours avec ses chiens – deux dalmatiens – qu’elle attachait dehors, à l’entrée. On dit aussi que son surnom lui aurait été donné en raison des règles d’admission qui ne faisaient aucune distinction entre race et classe au niveau des membres mais la plupart des Malais et des Chinois évitaient cependant le Club. Il y avait donc beaucoup plus de « blancs » que de « couleur » au sein des membres.

 

Personnellement, j’ai trouvé que ce Club qui se dit « select » a perdu de son cachet. Il y fait sombre, les moquettes sentent le renfermé et auraient besoin d’un bon coup d’aspirateur et rien ne me tente plus que de mettre le pied au Long Bar, histoire de secouer un bon coup ce traditionalisme démodé du siècle dernier.

 

Voici donc comment se termine notre visite de Merdeka Square.

 

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C’est sur cette place que le 31 août 1957, le drapeau britannique est baissé pour laisser flotter à sa place, à 95m du sol, le drapeau de la Malaisie. C’est la fin d’une grande époque, de l’emprise britannique sur le pays. La pelouse sur laquelle jouaient les Britons au cricket ne voit plus passer que les touristes et les commémorations.

 

J’espère que vous avez aimé la visite et que vous êtes prêts à me suivre dans la prochaine. Et n’oubliez pas le guide à la fin !

 

Publié dans Petits bricolages

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